Qu’est-ce que perce-voir ? Longer, toucher ? Qu’est-ce qui traverse l’air sans yeux, sans indications de tempi sur la partition du sol, avant l’allée allée, avant le corps sans le pas, comme un crépi déshérité ?
Lieux, mouvements où voir dérange, perd à force de se croire contact. Comment y intégrer plus de bruits, moins de violoncelle ? Moins de gouleyant à vol d’hirondelles, et plus de cerveau reptilien ?
Frisson, corbeille à papier (…) : tout le poumon chaque jour de parole (…) perdue. A vivre, à alarmer, renier – double mental ; monologue a minima, à changements de trottoir dans la foule.
Ni réquisitoire, pourtant. Ni même fuite. Mais, austèrement, une table, un résidu même où se taire soit naturel, son pur, chance de passer aux aveux. De produire son propre effet de serre ! …
Souffle, errance : la quête entre toutes. Reflets, imitations – de quoi, au vrai ? Comme une seconde où les pinceaux s’emmêlent, sont mêmes et uns.
Aucun dépit, d’ailleurs. Aucune excuse. Une progression ( ?), une plongée sous elle – pour quel espace ? Monsieur Ricin à pas lourds, à signatures de stress, d’asphalte irrémédiable.
Comme – d’où, par dissolution : à quelle croisée vide, ou quel crible ?
La plupart des livres marchent à l’ombre : à l’ombre – notre contemporaine.
Cycles organiques dans le fumier, grisaille, et Schubert qui appose son voile fraternel sur ce qui environne.
Sous quoi il n’y a pas d’être, pas de couche infinitive.
O pudique, arrosé Monsieur Ricin, sans égal pour faciliter (ou biffer, ou corroder) la constante montée des mots (ou maux, ou morts ?) ; pour happer le subtil (ou non), la rature, le grêlé jaune – son tu… sous le trafic, les étages, son sourire d’arpège gercé.
*
Errance sans pointillisme mesquin. Qu’on accompagne, presque précède… Loin – comment dire ?
Un gris de langue soudain.
Qui frôle, rend tout digne.
Christian Hubin
Arrosé l’arroseur,
Rehauts, 2017, 96 pages — 16 € ;
et
Ambulatoires,
Fidel Anthelme X, 2017, 8 pages — 5 €