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Marché de l’art international : un mois de novembre historique

Publié le 23 novembre 2017 par Aicasc @aica_sc

©artprice.com

Depuis 10 ans, le marché très haut de gamme fait ses petites révolutions : révolution de genre, de support et d’époque. La vente du chef-d’oeuvre considéré comme le  »dernier » Léonard de Vinci encore en mains privées a marqué un nouveau bouleversement dans l’histoire des enchères.

Le 15 novembre 2017 marque un cap pour le marché des enchères

La vente du Sauveur du Monde de LEONARDO DA VINCI (1452-1519) marque un record absolu dans la longue histoire des enchères, un record à hauteur de 450,3 m$, plus du double du précédent sommet mondial.

C’est aussi la première fois que des collectionneurs privés (dont les nationalités n’ont pas encore été révélées) ont surenchéri à coup de 20 ou 30 millions de dollars !

Exposé au public de Hong Kong, Londres, San Francisco et New York le mois précédent sa mise aux enchères le 15 novembre 2017, le chef-d’oeuvre était estimé  »autour » de 100 m$. Le jour J, les enchères ont démarré à 70 m$ pour finir à 400 m$ après 19 minutes sous haute tension. Le prix final à débourser est de 450,312 m$ en incluant les frais acheteurs et les diverses taxes.

« Ce prix est parfaitement conforme, estime Thierry Ehrmann, PDG de Artprice, leader mondial de l’information sur le marché de l’art, invité de RTL. Au cours des années 2000, nous avons dépassé la barre des 100 millions, que ce soit en art ancien, moderne ou contemporain. L’année dernière, un des tableaux de Basquiat a fait 110 millions de dollars. »

Historique, ce record absolu enterre le précédent record de l’Art ancien, emporté à 76,7 m$ en 2002 pour le Massacre des Innocents de Peter Paul Rubens, et fait plus que doubler le précédent record mondial qui culminait à 179,3m$ pour Les Femmes d’Alger (Version ‘O’) de Pablo Picasso, vendue en mai 2015 par Christie’s.

En battant à plate couture les précemment records d’enchères (les œuvres vendues étaient essentiellement des œuvres modernes et contemporaines), le Salvator Mundi prouve qu’il n’y a aucune désaffection sur le marché des Maîtres anciens et que le prestige de l’oeuvre fait le prix. Ici, le prestige de Leonard de Vinci était couplé à un critère absolu de rareté, car Le Sauveur du Monde était la dernière œuvre de l’artiste encore en mains privées parmi la vingtaine de peintures abouties du Maître.

Le milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, vendeur du chef-d’oeuvre, peut-être rassuré a-posteriori sur la qualité de cette acquisition faite auprès du marchand Yves Bouvier, au prix controversé de 127,5m$. In fine, la mise en concurrence des enchérisseurs sur le plan mondial par le biais d’une grande société d’enchères prouve à Monsieur Rybolovlev qu’il avait en possession l’une des œuvres les plus importantes au monde.

Avec un résultat global de 785,9 m$ contre une estimation basse initiale de 410 m$, la vente d’art du 15 novembre 2017 de Christie’s s’impose comme l’une des meilleures ventes aux enchères de l’histoire, grâce au Sauveur du monde de Vinci. Si les collectionneurs capables de monter à de tels niveaux de prix se comptent sur les doigts d’une main, pas moins de 34 nationalités étaient inscrites pour porter les enchères sur les lots contemporaines de la vente.

Grâce à cette mobilisation internationale, des résultats remarquables ont été emporté le même soir pour Franz Kline, Peter Doig, Louise Bourgeois, Cy Twombly, Warhol et Rothko : autant d’artistes phares de notre époque dont les prix se sont étalonnés entre 10 et 60,8 millions de dollars le 15 novembre. La plus haute transaction d’après-guerre et contemporaine revient sans surprise à Andy Warhol, pour sa plus grande œuvre jamais soumise à enchères : Sixty Last Supper (1986), une œuvre de trois mètres sur 10 comportant 60 variations de la célèbre Cène du même Léonard De Vinci, a changé de propriétaire pour 60,875m$.

Le lendemain de cette vacation historique, la société Sotheby’s donnait à son tour une vente d’art contemporain de prestige. Sans Leonard à l’affiche, cette vacation affiche tout de même un généreux résultat global de 310,28 m$ et deux œuvres cédées plus de 30 millions de dollars chacune : un triptyque de Francis BACON a triomphé à 38,6m$ tandis qu’un grand portrait de Mao par Andy WARHOL est parti dans son estimation, à 32,4 millions…


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