Titre : Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio.
Édition : Barzakh éditions pour l’Algérie (février 2008) 144 pages.
Quatrième de couverture : Piazza Vittorio est l’unique quartier multiethnique du cœur historique de Rome. Dans un immeuble situé sur la place, un homme est retrouvé assassiné, Au même moment, l’un de ses voisins, Amedeo (de son vrai prénom Ahmed disparaît. Ces événements suspects délient les langues et chacun des habitants de l’immeuble va livrer son sentiment, « sa vérité » à propos des faits et du mystérieux disparu. Amedeo, si apprécié de tous dans un quartier où règnent incompréhension et querelles domestiques, a-t-il vraiment le profil de l’assassin ? En situant l’intrigue de son roman à Rome, Amara Lakhous nous livre une savoureuse satire – mi-polar, mi comédie à l’italienne – et entre avec audace dans la problématique de la cohabitation des cultures et de la peur de l’Autre.
Ce livre a longtemps traîné sur ma bibliothèque. Je me promettais sans cesse de le lire, mais n’arrêtais de le repousser à plus tard. Il est à noter que mon rythme de lecture a beaucoup changé (en baisse) ces deux dernières années, le travail prenant de plus en plus, et les responsabilités ne cessant de me tomber sur la tête. Mais mon congé (hélas terminé) m’a permis de renouer avec la lecture et avec ce blog, resté longtemps en jachère. Mais revenons à notre livre.
Une multitude de personnages partagent leur quotidien dans cette place romaine (contemporaine) Piazza Vittorio, et plus exactement dans l’ascenseur d’un immeuble où ils habitent presque tous, et où il y eut un crime. Le livre tourne autour de cet ascenseur et aussi d’un personnage nommé Amedeo, disparu depuis le meurtre et donc premier suspect, et dont le lecteur algérien reconnaît rapidement la racine arabe, ou plutôt arabophone, (Ahmed) du prénom, mais peut être en dis je déjà un peu trop?
Plein d’immigrés de différentes origines, avec divers degrés d’intégration rodent dans cette Piazza Vittorio, ainsi autour du personnage d’Amedeo. Tous prennent la parole l’un après l’autre, entrecoupés par les interventions d’Amedeo, qui distille sa vision des choses au fur et mesure du roman.
Avec un humour subtile et une légèreté savoureuse, Amara Lakhous pose le problème de l’immigration, dans cette capitale italienne, porte d’entrée de tant d’émigrés de toutes sortes (liste non exhaustive mais très variée) et de toutes origines, vers l’Europe. Ça va du réfugié politique, de guerre, économique… sans oublier celui qui souffre du mal de vivre dans une société avec laquelle on ne partage pas beaucoup de valeurs… suivez mon regard.., un miroir…
L’auteur évoque les problèmes d’intégration des uns, les clichés qui collent aux autres, démolissent les réputations d’autres encore. Mais il évoque aussi la réussite de certains, qui généralement payent le prix en perdant un peu de leurs personnes, et cela semble un choix assumés. Ces derniers qui semblent les plus équilibrés portent en eux peut être les plus grandes blessures.
Très bonne lecture donc. J’ai hâte de découvrir la suite qui semble très prometteuse de l’œuvre d’Amara Lakhous. Trois titres, tous ses suivants ont déjà pris place dans ma bibliothèque.
Bientôt le deuxième roman d’Amara Lakhous, Divorce à la musulmane à Viale Marconi, toujours aux éditions Barzakh.
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