La première partie a été assurée par Odd Beholder un duo zurichois de pop électronique douce. Mélangeant voix, accord de guitare et drum minimaliste, le jeune groupe enchaîne ses titres et prépare bien le terrain pour Low Roar, en mettant en place une atmosphère calme, mélancolique et presque doucereuse.
Il est 21h45 lorsque Ryan Karazija entre, seul évidemment, sur scène avec sa guitare. Le concert commence tout en douceur et il enchaîne ses trois premiers morceaux avant de commencer à parler au public. Profitant de cette ambiance folk particulière, l’Islandais se livre notamment sur les circonstances de l’écriture de son dernier album en date Once in a Long, Long While à savoir qu’il s’agit d’un album post rupture et divorce. Il entame ainsi ‘Without You’ en précisant qu’il l’a composée 2 semaines avant son divorce. Oui Low Roar puise son inspiration dans ses moments difficiles dont on se souvient avec mélancolie. Suivent ‘Just a Habit’ et ‘Breathe In’ du premier album. L’ambiance est silencieuse dans l’Amalgame et le public écoute religieusement celui qui s’est transformé le temps d’une soirée en songwriter. Il jouera aussi ‘Patience’, ‘Gosia’, là encore une chanson inspirée de sa rupture mais post signature des papiers de divorce,et ‘Dreamer’.
Bien bavard, Ryan nous explique que souvent les gens ne semblent pas écouter les paroles de ses chansons : en effet, on lui a déjà demandé plusieurs fois la permission de faire jouer ‘Nobody Loves Me Like You Do’. Et lui de répondre « oui si vous voulez mais vous avez écouté les paroles ? » avant de commencer à nous l’interpréter. We're killing off the option to make amends / Oh darling / Sometimes theres no such thing as more than friends / Let's take what we can before it ends sont les premières strophes de ladite chanson. En effet, pas sûr que ce soit l’idéal dans le cadre d’un mariage…
Il enchaîne sur une anecdote comme quoi il ne prend plus sa guitare pour aller chez sa mère faute de quoi elle lui demande systématiquement d’interpréter la seule chanson qu’il ait jamais écrite pour elle, ‘Waiting(10 years)’. On sent arriver la fin du set et une fois encore il demande au public ce qu’il peut jouer et il se décide pour finir par jouer une reprise de Sufjan Stevens, ‘John Wayne Gacy Jr’. Après ce morceau il sort de scène pour revenir quelques instant plus tard pour terminer sur ‘St-Eriksplan’. Près d’1h30 sur scène, on peut dire que notre songwriter de la soirée a été plutôt généreux et cela fait plaisir.
Alors qu’en est-il de ce concert unplugged ? Certes ce n’était pas le Low Roar que l’on attendait et le public a été emballé par cette performance et ne lui a certainement pas tenu rigueur d’être venu se présenter seul, même si lui se sentait gêné de cet état de fait comme il n’a pas manqué de le faire savoir. En ce qui me concerne, cela aurait été idéal dans un canapé en mode cosy-cocooning.