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Vendre dix noirs

Publié le 22 novembre 2017 par Le Journal De Personne

Attention, mesdames et messieurs, je vais faire usage d'une interpellation inclusive : attention, messieurs et mesdames, dans un instant tout va commencer...

Je m'en vais prononcer la formule clé : ouvre-toi Sésame... pour rimer avec les dames qui savent ce que c'est que consommer.

C'est le Black Friday... je ne prononce pas si mal... même si je n'y comprends que dalle... pourquoi avoir opté pour un tel intitulé : Vendredi noir... vendredi noir... vendredi noir ???!!!!

Première hypothèse

Parce que figurez-vous mesdames que le commerce mondialisé n'a absolument pas l'intention de vous soigner mais de vous saigner... vous faire casquer un maximum de blé en réduisant ses marges et en augmentant vos charges.

Qu'est-ce que vous croyez ? Qu'il vous fait un cadeau ?

Oui, mais... un cadeau empoisonné... parce qu'il vous fera acheter tout et le contraire de tout. Lui, c'est le vendeur, vous, le vendu... le pendu qui fait lui-même la réclame pour son geôlier...

Deuxième hypothèse

Vendredi noir, c'est de l'humour juif... pour attirer les arabes et les noirs... appel à la prière consumériste...

Parce que les moins malins croient que le pouvoir d'achat est un véritable pouvoir, qui équivaut quasiment à un rachat de leur âme.

Ils dépensent et se dispensent de penser.

Ils n'ont rien compris à l'économie du marché, tant qu'ils n'ont pas compris que les plus nantis sont ceux qui font le plus d'économie. Le juif n'achète rien, il vend... t'endette et se paye ta tête. Ici, c'est chez Bébert impossible de trouver moins cher. Chez lui, le client est roi !

Troisième hypothèse :

Approchez Messieurs, dames... je vais vous révéler le fin mot de l'histoire de ce vendredi noir.

Il est noir de monde et il s'appelle vendredi comme le compagnon de Robinson Crusoé... c'est une incitation pour vous sortir de votre solitude et vous réconcilier avec la multitude.

Mais c'est aussi une leçon de vie : pour que vous appreniez à profiter de l'instant présent... sans compter... à fond et non à reculons. L'occasion fait le larron : c'est le jour pour la saisir et donner libre cours à votre désir.

Quatrième hypothèse :

C'est la pire, celle du hibou lugubre qui prétend que ce black Friday, c'est le jour des esclaves qui n'ont toujours pas compris qu'il s'agit d'un marché de dupes.

Il paraît qu'en Libye, on peut en avoir deux pour le prix d'un... comme le rappelait mon humoriste pas catholique, le vendredi noir, il ne faut pas hésiter à vendre 10 noirs... Je ne m'y suis pas risquée, parce que je sais qu'on ne me laissera pas passer avec à la douane. L'esclavagisme est lourdement taxé depuis que le monde sait ce que tout le monde feint d'ignorer.

Cinquième hypothèse :

Pour ne pas rater ma journée... je n'achète plus... je vends mon temps au plus offrant...

Façon déguisée pour parler de mes couteaux les plus aiguisés sur le marché... ils sont de toutes les tailles, de toutes les couleurs... ils sont tranchants... j'ai tranché en me disant qu'il n'y a pas mieux que des armes blanches pour un vendredi noir...

Et puis, un couteau, ça peut toujours servir... et qu'il vaut mieux, avec les temps qui courent l'avoir dans la main que sous la gorge...

Achetez pour ne pas vous faire égorger !


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