Ancien soldat traumatisé par la guerre et par l'assassinat de sa famille, Frank Castle est un homme brisé. Un homme qui s'est octroyé une mission vengeresse : nettoyer sa ville, New York, des " pourris " et s'en prendre à ceux qui ont tués sa famille. Il n'a pas de super pouvoirs, mais c'est une machine à tuer. Il le fait de manière expéditive et parfois très violente. C'est d'ailleurs le seul " héros " de Marvel qui n'hésite pas à tuer.
On est loin de Jessica Jones, deou de Daredevil. Mais on retrouve ce qui faisait le sel de ces séries et qui avait été oublié avec les ratés Iron Fist et The Defenders. C'est dans la deuxième saison de Daredevil qu'on fait connaissance avec ce mercenaire, aussi marginal que torturé. Un personnage ambivalent pour lequel on a de l'empathie, de la peine, mais pour lequel on éprouve parfois de l'incompréhension notamment dans ses excès de violence.
La justice à tout prix ?
Le vétéran revient à New York, incognito, sous l'identité de Pete Castiglione. Frank Castle est mort, comme The Punisher. Tout bascule quand un ancien de la NSA le contacte en l'informant de qui il est vraiment. Après des débuts compliqués entre eux, ils vont finir par s'associer pour faire tomber un agent de la CIA qui finançait une opération illégale pendant la guerre d'Irak en commercialisant de l'héroïne. Frank Castle était l'un des soldats de cette opération, il a participé à des séances de tortures et de meurtres et depuis, il est hanté par ses actions.
Classique dans les histoires de héros ou de Marvel : la recherche de la rédemption et de la justice. Même si, son interprétation de la justice se termine par la mort de son ennemi. The Punisher soulève pas mal de question sur ce sujet : peut-on se faire justice à soi-même ? Frank Castle y répond. Selon lui : il fait le travail que la police ne peut ou ne veut pas faire.
Jon Bernthal, le Punisher parfait
En filigrane, dans cette série de Netflix/Marvel, beaucoup de débats qui pourraient paraître secondaires mais qui sont toujours très présents aux Etats-Unis. Le syndrome post-traumatique que souffre les soldats américains et la possession des armes à feu. Et l'ambivalence entre la puissance de ce pays et son utilisation de la violence pour parvenir à ses fins. En ça, The Punisher est le symbole des deux visages de l'Amérique. Un héros mais un héros peuplé de démons intérieurs n'hésitant pas à faire appel à son côté le plus bestial.
The Punisher est très sombre, sa photographie superbe - très graphique - mais ce qui est le plus intéressant, c'est, à coup sûr son acteur principal : Jon Bernthal. Épaules larges, teigneux, il interprète avec brio l'anti-héros tourmenté et brutal. Une âme noire dans laquelle se cache tout de même une petite part d'humanité. Un homme complexe, fragile en réalité, un héros blessé, brisé. Jon Bernthal parvient tout de même à lui donner une dimension humaine. On ne sait par quel miracle il y arrive, mais il rend le personnage attachant malgré tout.
A LIRE AUSSI The Defenders, c'est raté