Non content d'avoir réduit à néant un parti ayant presque un demi-siècle d'existence sous sa forme moderne, d'être le premier président sortant réduit à se cacher de ses propres troupes comme on se cache de son boucher chez lequel on est en compte, il a inventé la manière de remporter des victoires à titre quasi-posthume.
Le raisonnement est simple: si les choses s'étaient passées autrement, elles auraient abouti à un résultat différent; on est pas loin du célèbre discours du Sapeur Camembert adressé au conscrit Cancrelat, dans l'oeuvre de Christophe, selon lequel si on a scié un tas de planches en commençant par la droite , on aurait fini en arrivant au milieu si on avait commencé par la gauche.
Appliqué à l'année 2016-2017, ça donne: si Macron, qui me devait sa place de ministre n'y était pas allé, j'y serais allé et , avec les problèmes qu'a eu Fillon, j'aurais été réélu.
Grouchy serait arrivé à temps à Waterloo.
Gignac n'aurait pas tiré sur le poteau.
Ce genre de raisonnement, reservé, selon Kraft-Ebing, à deux ou trois catégories de psychopathe souriant tient dans la démonstration selon laquelle si ma tante avait deux roues , elle serait une bicyclette.
On reste interdit devant la rigueur de l'énoncé et on se demande bien comment un tel homme n'a pas été plébiscité sur le front des troupes.
En tout état de cause, ça nous fait bien plaisir que le ci-devant président n'ait pas renoncé aux joies de la politique et ses uchronies; les grands comiques français se font rare et le marxisme, tendance Groucho, a encore besoin d'approfondissement théorique.
HJ COUDY