Les flics vaudois se congratulent entre eux, un de leurs groupes a semble-t-il mis au jour un trafic important de Dormicum détournés et revendus à des toxicomanes. On dirait qu’ils découvrent ce genre de trafics comme s’ils avaient mis au jour la tombe d’un nouveau pharaon vaudois.
La nouvelle et son traitement médiatique ne prêteraient même pas à commentaire si l’usage que fait la maréchaussée de ce genre de renseignements n’était pas sectaire et relativement primaire.
On sait depuis des années que dans les prisons vaudoises, genevoises et valaisannes, un comprimé de Dormicum 15 mg se négocie au marché plus que gris au moins pour le prix d’un bon paquet de cigarettes … ( environ Fr. 200.– la boîte de trente …) ces trafics sont connus tant des autorités pénitentiaires que des flics, mais tout ce beau monde ferme allègrement les yeux sur ce genre de commerce, car il est “utile” permettant au maton de base de regarder les matches de l’Eurofoot ou Sex and the City plutôt que de servir sa cause sociétale.
En effet le médicament a un effet tellement fort sur le commun des mortels qu’il en devient une véritable drogue assommoir, un passeport pour l’oubli momentané d’une nuit ou d’une journée.
Pourquoi la presse dite institutionnelle, qui a ou qui devrait avoir connaissance de ce genre de pratiques ne traite-t-elle jamais le sujet ? une esquisse de réponse en forme d’interrogation ? ce n’est pas vendeur, ni auprès du public ni auprès des politiques.
C’est comme l’affaire de la perpétuité de Vevey. On la monte en épingle le temps du “suspense”, et une semaine après le condamné croupit pour une vie ou pour longtemps au fond d’une cellule sans que personne ne se soucie plus de son sort et réféchisse sur le système judiciaire.
Là non plus, ce n’est pas porteur, on lui préfère en effet au Matin ou ailleurs les tribulations de Céline Dion ou le nombre de convives qui seront invités par saint Christophe le Long à son mariage ce weekend. C’est vrai que ce sont-là des “faits de société” qui méritent que plusieurs correspondants s’en mêlent, selon la nouvelle répartition géographiques des tâches éditoriales au Matin.
Triste façon d’exercer un métier qui devrait normalement permettre à ses adeptes de faire entendre un ou plusieurs sons de cloches personnels sur certains sujets d’importance. Drôle de hiérarchisation purement mercantile et amorale de l’information.