Décidément, à l’approche des fêtes de fin d’année, les éditions Gründ font flèche de tout bois. Après les magnifiques ouvrages consacrés à Sylvie Vartan et à Claude François, voici que, vingt après sa disparition le 24 novembre 1997, ils nous proposent « Barbara, Si mi la ré… ».A l’instar des deux précédents « beaux livres », celui-ci est une véritable pépite, que dis-je, une rivière de diamants tant il est à la fois riche, scintillant, avec des reflets moirés. Le mieux, pour le résumer, c’est de reprendre un extrait de l’avant-propos d’une personne on ne peut plus autorisée et concernée, le propre neveu de la chanteuse, Bernard Serf :« C’est clair, intelligent, bien documenté, parfois irrévérencieux, jamais flagorneur, toujours avisé.Et la découverte de photos inédites ou rares ajoute au bonheur de la lecture.L’ouvrage refermé, on a le sentiment d’être un peu plus proche de Barbara. Sans que celle-ci perde un instant de son mystère.Bref, tout ce qu’on aime. »Tout est dit.
Ce livre, je l’ai dévoré. J’y ai appris une foultitude de choses. Les éléments biographiques sont fouillés, truffés d’anecdotes, de détails, fourmillant d’informations et agrémentés de nombreux témoignages… Les premiers chapitres, de sa naissance en 1930 à ses débuts à L’Ecluse en 1957, sont particulièrement passionnants. La petite Monique Serf – son vrai nom – a connu une jeunesse tumultueuse, marquée par l’exode, la clandestinité et, surtout, les agressions paternelles (pudiquement esquissées) puis ses nombreux allers et retours entre Paris et Bruxelles à la recherche du succès.
La suite, c’est quarante d’une carrière impressionnante intimement mêlée à une vie de femme au caractère aussi affirmé que sa grande générosité et ponctuée par de nombreuses amours.Cette véritable mine comprend entre autres comme filons beaucoup d’extraits d’entretiens échangés au cours d’émissions de radio ou de télévision comme ceux, abondants, des « Musicorama » de Denise Glaser.Et puis chacune des chansons sans exception est disséquée, décryptée, éclairée pas sa genèse, son contexte avec, là aussi, de nombreuses confidences des différents protagonistes qui les ont vu naître ou qui y ont participé.
Enfin, bien sûr – c’est dans l’ADN des éditions Gründ – l’iconographie est tout simplement somptueuse. Des dizaines et des dizaines de photos illustrent superbement l’épopée « barbaresque ». "Si la photo est bonne", chantait-elle. Eh bien oui, elle l'est !Je n'avais néanmoins qu'un petit reproche à formuler à propos de cet ouvrage : sa couverture. Je trouvais que ce rose n'était pas très idoine. Je n'en ai compris la raison qu'en me plongeant dans le livre. On nous y rappelle à plusieurs reprises combien cette couleur, cette fleur et ce mot (qui revient dans ses chansons) ont compté pour la "longue dame brune".Barbara ?... Une de nos plus belles histoires d’amour, c’est Elle !