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Estimant que les aides financières et fiscales accordées aux agriculteurs bio pour le maintien de leur activité après la période de conversion de 3 ans n'étaient plus justifiées, le Ministre de l'Agriculture Stéphane Travert avait décidé de les supprimer. Il considérait en effet que la forte progression de la consommation de produits bio générait des recettes suffisantes aux agriculteurs bio pour qu'ils puissent se passer des aides de l'Etat. "C'est au marché de soutenir le maintien de l'agriculture biologique car la demande est là ", avait-il déclaré.
C'était mal connaître la vérité sur le terrain. Car, si effectivement la consommation de produits bio a beaucoup progressé depuis quelques années, ces produits proviennent pour beaucoup de Belgique, des Pays Bas, d'Italie, d'Espagne..., car ils sont moins chers et donc préférés par les magasins de la grande distribution, lesquels vendent actuellement plus de 50% des produits bio. Ce qui fait que beaucoup d'agriculteurs bio français, écrasés de charges, ont encore bien du mal à vivre de leur métier.
La décision du Ministre de l'Agriculture de supprimer les aides au maintien de l'agriculture bio était donc vécue comme une menace de mort pour leur activité. Et ils se sont vus contraints d'organiser des manifestations pour faire entendre leur désarroi.
Leur cri d'alarme a finalement été entendu par les Députés qui ont voté le vendredi 17 novembre 2017 la prolongation des aides au maintien sous forme de crédit d'impôts jusqu'en 2020. Mais seules les entreprises agricoles dont au moins 40% des recettes proviennent d'activités agricoles bio pourront en bénéficier. Le montant des aides a lui aussi été augmenté passant de 2500 euros à 3500 euros pour les années 2018 à 2020.
Enfin, les entreprises bénéficiant d'une aide à la conversion ou au maintien de l'agriculture biologique conserveront la possibilité de la cumuler avec le crédit d'impôt, sous réserve que le cumul n'excède pas 4.000 euros.
Ces aides vont permettre aux agriculteurs bio de continuer à cultiver des produits sains et à préserver la nature sans utiliser de produits chimiques de synthèse, ces pesticides mortifères dont on découvre tous les jours les risques énormes qu'ils font courir à l'homme et à la biodiversité.
Hervé de Malières