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Cette semaine, la guéguerre que se mènent par leurs médias interposés, les messieurs de Charlie Hebdo et de Mediapart a pris une ampleur démesurée dans le petit monde politico-médiatique parisien, laissant profondément indifférente la majorité des Français. Messieurs les rédacteurs en chef comprendront que ces derniers sont beaucoup plus préoccupés, et c’est normal, par d’autres combats actuels comme le dérèglement climatique débattu à Bonn lors de la COP 23, laquelle s’est clôturée en fin de semaine. Ou encore la lutte contre les pesticides, avec le célèbre glyphosate dont le renouvellement d’autorisation d’utilisation a encore une fois été repoussé par la Commission européenne, faute de majorité, et surtout par le changement radical de notre société qui est en train de s’opérer dans les rapports hommes/femmes, etc…
Pourquoi ces journalistes qui sont très bons en général dans leur métier, c’est-à-dire révéler les scandales, les abus, les tricheries de notre société ne s’en limitent-t-ils pas à cette grande mission et veulent absolument endosser le rôle de leader d’opinions? Il y a là une prétention qui ne devrait pas être celle d’un journaliste, qui dépasse ainsi largement ses fonctions. Nous les encourageons à laisser ce rôle à d’autres. Comme avait su l’endosser Françoise Héritier, célèbre anthropologue qui nous a quittés cette semaine. Cette scientifique avait succédé à Claude Levi-Strauss au Collège de France et y a consacré une partie de sa carrière, elle a expliqué "qu’il n’y avait pas de données biologiques originelles, donc naturelles, justifiant la domination, mais des différences construites imposées par l'homme depuis l'ère de Néandertal, notamment lié au fait que ce dernier a voulu s'approprier le ventre des femmes". Sujet on ne peut plus d’actualité. Alors après le débat entre Riss et Plenel pour savoir qui est islamo-gauchiste ou pas, forcément cela n’a pas le même sel.
Ainsi, il y a les prétentieux et ceux qui font leur métier. Comme ces journalistes suisses arrêtés aux Émirats arabes unis venus couvrir l'inauguration du Louvre Abu Dhabi. En règle, ces journalistes ont néanmoins subi de longs interrogatoires intimidants et ont été détenus pendant 50 heures par des forces de l’ordre inquiètes et méfiantes de les voir filmer des travailleurs pakistanais.
Mais il n’y a pas que la police des Émirats arabes unis qui tente d’intimider les journalistes dans leurs activités. En France aussi les procédés sont les mêmes. Une journaliste suisse, en reportage pour découvrir les nouveaux lieux de passage des migrants, a été arrêtée et interrogée par des gendarmes français qui ont appliqué les mêmes méthodes que leurs homologues émiratis.
Enfin et pour clore ce sujet, alors que la Guinée Conakry accueille des centaines de journalistes francophones du monde entier, membres de l’Union de la Presse francophone, pour leur 46e Assises sur le thème "Le journaliste, investigation et transparence", les autorités du pays sont interpellées par les associations professionnelles des médias. Lesquelles "dénoncent avec la dernière énergie les tentatives d’intimidation, de provocation et de musellement de la presse privée par des pratiques qui visent à jeter le discrédit sur les médias guinéens et à cultiver la peur chez les journalistes", après une série d’arrestations de professionnels des médias qui tombe on ne peut plus mal.