Essai routier : Honda CR-V 2017 – Tout nouveau, tout beau

Publié le 18 novembre 2017 par Christian Gagnon @autoopinion
Honda a fait la refonte de ses produits phares à la vitesse grand V au cours des derniers mois : la Fit en 2015, la Civic en 2016, le CR-V en 2017. Même l’Accord sera entièrement revue pour 2018. L’intérêt pour moi d’essayer le CR-V était de mettre à l’épreuve le nouveau moteur turbo que j’avais tant aimé sous le capot de la Civic. Ce 1,5 litre turbo rendait la Civic sportive et économe en carburant tout en étant très agréable à conduire au quotidien. Le CR-V est évidemment plus lourd et sa traction intégrale change quelque peu le dynamisme de l’ensemble. Regardons ce nouveau CR-V de plus près.
Alors que tous les autres modèles Honda exhibent des calandres qui se ressemblent, le CR-V a sa propre signature visuelle. La calandre est robuste avec ses deux barres transversales entremêlées et les phares pourraient être comparés aux JewelEyes d’Acura. La partie arrière entièrement nouvelle intègre un hayon qui semble moins incliné vers l’avant que celui de la génération précédente. Honda a conservé les feux en hauteur, mais leur style est complètement nouveau. Vous l’aurez deviné, Honda y a intégré des ampoules DEL. Même si le moteur ne fait que 1,5 litre de cylindrée, le parechoc arrière surmonte deux tuyaux d’échappement. À noter les très belles roues d’alliage du modèle Touring qui donnent du dynamisme à l’ensemble. Comme pour le modèle turbo de la Civic, le CR-V ne fait pas grand étalage de sa motorisation. Il n’y a qu’un seul autocollant près de l’essuie-glace arrière.
À l’avant, on prend place sur des sièges fermes et confortables dont le support latéral est bien. Il manque juste un peu de support aux cuisses. À l’arrière, l’espace ne fait pas défaut, mais le support des sièges est minimal. Le tableau de bord est du pur Honda et le levier de vitesse du CR-V est demeuré très haut placé dans la console centrale. Bien que le désign de l’instrumentation soit unique, les renseignements affichés sont assez simples et c’est l’indicateur de vitesse qui s’invite en plein centre. En haut, le tachymètre n’est qu’une barre courbée. En bas de la vitesse, l’ordinateur de bord affiche tout ce qu’on veut habituellement savoir d’un simple coup d’œil. Le cadran de gauche est pour la température du liquide de refroidissement alors que c’est la jauge d’essence qui occupe la droite. Comme par le passé, une petite ligne change de couleur selon votre style de conduite. Si vous ne faites pas attention, la ligne est blanche et elle devient de plus en plus verte si vous conduisez de façon écoénergétique. 
Plusieurs commandes sont intégrées au volant, mais je ne raffole pas de la texture des boutons. D’ailleurs, elles semblent fragiles. Je n’aime pas non plus cette commande de volume qui permet d’abaisser ou de hausser le son en balayant le bouton courbé et ondulé. C’est imprécis et je préfère m’étirer le bras pour me servir du bouton conventionnel. Au centre de la planche de bord trône un énorme écran. Comme c’est la mode aujourd’hui, l’écran semble avoir été ajouté à la dernière minute. Quant au contenu de cet écran, ça s’est amélioré comparativement à la génération précédente. L’interface est toujours un peu compliquée, surchargée et vieillotte, mais la bonne nouvelle est que le système de navigation Honda précédemment offert a été mis à la poubelle et remplacé par une interface Garmin. Il est désormais beaucoup plus facile de programmer une adresse vocalement (auparavant, il fallait épeler les mots!) et l’interface est beaucoup plus jolie. Petit bémol pour la voix de navigation qui semble avoir été ralentie par rapport à celle d’un GPS Garmin portable. On dirait que la dame va s’endormir avant d’arriver à la fin de sa phrase!
Quant à la sonorisation, le système Honda peut faire jouer toute votre musique, peu importe sur quel support numérique elle se trouve. Malgré son apparence, l’écran n’est pas si grand que ça et on s’en rend bien compte lorsqu’on utilise Android Auto. L’interface plus « lumineuse » de celui-ci fait ressortir le large cadre noir du moniteur. Le désavantage d’avoir des interfaces audio et navigation distinctes est qu’il est impossible d’avoir les deux sur le moniteur en même temps sur un écran séparé. Peut-être dans une prochaine mise à jour!
En dessous du moniteur, ce sont les commandes de ventilation. Très facile à utiliser, il suffit d’ajuster la température voulue et le tour est joué. Dans le modèle Touring, votre passager peut aussi choisir sa propre température. On retrouve aussi les commutateurs bien accessibles des sièges chauffants. Quant au volant chauffant, le bouton est sur le volant. Le levier de vitesse est juste en dessous des commandes de ventilation. Sa position élevée permet à Honda d’offrir plus de petits vide-poches au centre des sièges. Une prise 12V est aussi installée à cet endroit. Une autre prise 12V est cachée dans le coffre de rangement central, tout comme deux prises USB. Bravo à Honda pour les avoir cachés à cet endroit. C’est une solution beaucoup plus efficace que ce qui est fait dans la Civic. Deux prises USB pour recharger les appareils sont également installées aux places arrière. Bravo pour toutes ces prises, bienvenue dans le monde techno.
L’ensemble du tableau de bord est donc relativement facile à utiliser et son désign est très bien. J’aime bien le levier de vitesse surélevé et même les appliques en bois du modèle Touring. Elles ne sont pas trop envahissantes visuellement et ça fait changement des appliques en aluminium. Moi, j’aime, d’autres n’aimeront surement pas.
Puisqu’on n’arrive à une époque où la technologie s’apprête à prendre le contrôle de la conduite de notre véhicule, le CR-V ne fait pas exception. Chez Honda, ça s’appelle le Honda Sensing. Des capteurs surveillent ainsi votre environnement afin d’éviter les collisions et pourraient même freiner le véhicule si un risque élevé est perçu. Ça fonctionne en permanence et vous n’en aurez pas conscience. Par contre, certains systèmes vous aident à conduire. Le régulateur de vitesse adaptatif permet de sélectionner la vitesse désirée et votre CR-V s’ajustera à la vitesse du véhicule devant vous s’il circule moins rapidement. Lorsque vous aurez changé de voie, votre CR-V reprendra la vitesse programmée. C’est efficace et ça enlève un élément de stress sur la route. Votre CR-V détecte aussi les lignes sur la chaussée. Si vous êtes fatigué et que vous traversez la ligne sans avoir clignoté, le système vous ramènera dans votre voie. Évidemment, si vous êtes somnolent, la meilleure solution est de s’arrêter et de faire une petite sieste! Sur l’autoroute, le Honda CR-V peut donc pratiquement se conduire seul, sans mains sur le volant. Toutefois, puisque le système n’est pas conçu à cet effet, un message s’affichera rapidement vous ordonnant de remettre les mains sur le volant. Ce n’est pas encore de la conduite autonome, mais on n’en est pas loin!
L’une des forces du Honda CR-V, c’est son espace de chargement. Celui-ci est très grand et vous n’aurez aucune difficulté à y faire entrer vos courses. Si vous avez des objets plus gros et plus grands (j’y ai entré un petit bureau), le Magic Seat de Honda s’abaisse avec une facilité déconcertante. Il suffit de tirer sur la manette installée sur le panneau latéral et le tour est joué, la banquette s’abaisse complètement. Simple, simple, simple, je n’ai pas d’autres mots. Le système est tellement efficace que d’autres manufacturiers commencent à l’imiter, notamment Mazda, mais ce n’est pas aussi réussi que chez Honda.
La pièce de résistance se trouve sous le capot. Tous les modèles de Honda CR-V 2017 proposent un moteur turbo de 1,5 litre à injection directe produisant 190 chevaux. Le couple de 179 livres-pied est délivré entre 2 000 et 5 000 tours/minute. Bien qu’il y ait un mode Eco, je ne l’ai pratiquement pas utilisé puisque l’agrément de conduite était diminué. En mode Normal, le moteur est moins vif que dans la Civic. C’est bien normal; le poids du CR-V est de 2 130 kg alors qu’il n’est que de 1 334 kg pour la Civic. Ça fait quand même 800 kg de plus pour le CR-V. De plus, la traction intégrale demande aussi de la puissance. Donc, le turbo du CR-V est un peu moins vif, mais il est tout de même intéressant, ne serait-ce que pour la consommation d’essence, un excellent 7,8 L/100 km pendant ma semaine d’essai. Le moteur ne fait que gronder un peu en accélération franche, mais à vitesse de croisière, il est très doux. Notons également l’excellente programmation de la transmission CVT. On a presque l’impression que c’est une transmission conventionnelle. Quelques heures passées au volant de ce Honda CR-V 2017 sont un pur plaisir!
C’est donc une belle nouveauté que ce Honda CR-V 2017. La nouvelle silhouette lui donne une nouvelle énergie et le moteur turbo devrait combler les nouveaux propriétaires à la recherche d’une bonne consommation d’essence et d’un agrément de conduite digne de mention. Quant à l’espace intérieur, c’est parfait autant à l’avant qu’à l’arrière et que dire de cette banquette Magic Seat qui fait des envieux chez les autres constructeurs. À mettre assurément sur votre liste d’achats!
Venez donner votre opinion sur la page Facebook d’AutoOpinion.ca. De plus, toutes les photos s’y trouvent. Cliquer sur « J’aime », ça fait toujours plaisir!
Essais réalisés précédemment :Honda CR-V 2015Honda CR-V 2013Honda CR-V 2011
Conditions de l’essai
Réalisé du 28 aout au 1er septembre 2017.Météo : beaucoup de soleil, un peu de pluie, entre 6 et 23 °C.Modèle essayé : Honda CR-V Touring 2017Assemblé à Alliston, Ontario, CanadaExiste depuis : 1997   Actuelle génération : 2017Prix selon www.honda.ca (17 novembre 2017) :
  • LX-2WD : 26 890 $
  • LX : 29 690 $
  • EX : 33 190 $
  • EX-L : 35 490 $
  • Touring : 38 290 $
Prix du modèle essayé : 40 130 $ + taxesDistance parcourue : 689,1 km (29 % autoroute)Consommation selon Ressources Naturelles Canada :
  • Ville : 8,7 L/100 km
  • Route : 7,2 L/100 km
  • Émissions de CO² : 188 grammes/km
Consommation affichée : 7,8 L/100 kmRégime moteur à 100 km/h : 1 800 tours/minuteRégime moteur à 115 km/h : 2 300 tours/minuteVéhicule fourni par Honda CanadaPhotos prises à Ste-Élisabeth, Québec