Partager la publication "[Critique série] RICK ET MORTY – Saison 3"
Titre original : Rick and Morty
Note:
Origine : États-Unis
Créateurs : Justin Roiland, Dan Harmon
Réalisateurs : Juan Jose Meza-Leon, Dominic Polcino, Anthony Chun, Bryan Newton…
Distribution voix (en V.O.) : Justin Roiland, Sarah Chalke, Chris Parnell, Spencer Grammer…
Genre : Animation/Comédie/Science-Fiction
Nombre de d’épisodes : 10
Diffusion en France : Netflix
Le Pitch :
Beth et Jerry décident de se séparer. Leurs enfants Summer et Morty sont un peu déboussolés mais Rick pas du tout. Toujours par monts et par vaux, voyageant de dimension en dimension et mettant sans cesse sa vie en péril et celle de ses proches, Rick se prépare d’ailleurs à vivre de nouvelles aventures pas piquées des vers. En compagnie de Morty mais pas seulement…
La Critique de la saison 3 de Rick et Morty :
Existe-t-il une série d’animation aussi délirante, inventive et visuellement aussi riche que Rick et Morty ? Pas évident de répondre à une telle question mais il est indéniable que celle-ci est plus que légitime. Et c’est d’ailleurs précisément ce que l’on se demande après s’être enfilé d’une traite ou presque les 10 épisodes de cette formidable saison 3 que Justin Roiland et Dan Harmon nous ont concoctée…
Voyageurs interstellaires
Disons-le tout de suite : la saison 3 de Rick et Morty est peut-être la meilleure des trois. Disons qu’elle arrive au moins à atteindre le niveau d’excellence de la première et que la constance dont elle fait preuve et qui faisait un peu défaut à la deuxième, lui permet de ne laisser aucune chance à l’ennui, au doute ou plus globalement à tout ce qui pourrait amoindrir le plaisir qu’elle procure au final. Au sujet de la saison 2, il faut néanmoins préciser que celle-ci contenait quelques-uns des meilleurs épisodes du show. Le truc c’est qu’ici, absolument tous les épisodes sont fous. Et le fait qu’ils laissent parfois un peu les rires de côté pour explorer une dramaturgie plus affirmée a bien entendu un rapport avec ce constat.
Plus que jamais cohérente par rapport à sa propre histoire, Rick et Morty suit une progression clairement identifiable. Ces 10 nouveaux épisodes prenant plus que jamais garde à bien se lier les uns aux autres tout en établissant de nombreuses connections avec ceux des saisons précédentes. Ainsi, le show gagne encore plus en cohérence et peut se permettre de raconter plusieurs histoires et d’aborder des thématiques plus « graves », l’air de rien, sans se priver de jouer encore plus sur de savantes ruptures de ton qui sont devenues l’une de ses spécialités.
Focalisée sur la séparation du père et de la mère de Morty et de Summer, la saison 3 ne se prive pas pour creuser dans cette direction, sans ambages mais sans sombrer dans une guimauve qui, dans de telles circonstances, aurait de toute façon été hors-sujet. Il est aussi question des relations frère-soeur, d’ambition, de parentalité et de la crise de la quarantaine. Rick quant à lui, est toujours le pivot du show. C’est lui qui sert de liant et c’est aussi lui qui fait office de moteur. Il est partout à la fois, relie les points les uns avec les autres et ouvre littéralement des portes vers de nouvelles perspectives que la série ne se prive jamais d’exploiter.
Alors non, Rick et Morty ne s’attarde pas longuement sur des thématiques plus « lourdes ». Elle se montre toujours aussi impertinente et y va franco, mais il convient quand même de souligner que les deux showrunners ont trouvé, dans cette propension à oser devenir un poil plus mature, une belle et intelligente façon de ne pas s’embourber et d’avancer avec une flamboyance renouvelée.
Sublimes Créatures
Conscient qu’il était nécessaire d’avancer et ne pas se reposer sur ses lauriers afin de ne pas encourager la versatilité d’un public toujours plus exigeant, Justin Roiland et Dan Harmon ont mis à profit la période de gestation il est vrai un peu longue entre la saison 2 et la saison 3. Résultat, ce troisième acte enchaîne les séquences complètement folles à un rythme hallucinant. Quand la série parodie avec fougue Mad Max ou Avengers ou encore dans l’épisode où Morty découvre que Rick a effacé nombre de ses souvenirs, les showrunners mettent les bouchées doubles et à l’écran, le résultat a de la gueule comme jamais. Les monstres à eux seuls témoignant de l’originalité incroyable avec laquelle Rick et Morty avance, sans se répéter mais en construisant sa propre mythologie. Ça va vite, très vite, c’est souvent brillant, follement ambitieux, impertinent, violent, outrancier et coloré. Un vrai festival au sein duquel tout peut arriver, y compris voir le Président des États-Unis rétrécir pour aller parlementer avec un peuple microscopique ou encore quand Rick et Morty se voient débarrassés de leur stress, qui prend alors corps pour amener le récit dans une direction parfaitement inattendue et d’autant plus jubilatoire.
Et encore, on ne parle même pas des clins d’œil, sans cesse plus savoureux et de la façon dont la série a de se positionner dans le paysage de l’animation télévisuelle, quelque-part entre l’insolence polie des Simpson, le trash de South Park et l’audace visuelle de Futurama.
En Bref…
La saison 3 de Rick et Morty est absolument géniale. Il n’y a pas d’autres mots. Jubilatoire, complètement dingue, en permanence en mouvement, jamais statique, elle dénote de l’inspiration renouvelée de ses deux créateurs. Force est de reconnaître qu’ils se sont surpassés et que plus que jamais, Rick et Morty fait office de série d’animation incontournable. Un show qui ne possède d’ailleurs pas vraiment d’équivalent à l’heure actuelle…
@ Gilles Rolland