Suite au rĂŠfĂŠrĂŠ dĂŠposĂŠ par la cimenterie Calcia auprès du tribunal de grande instance de Caen, Greenpeace est contraint d’interrompre son action de blocage, sous peine d’avoir Ă payer 20 000 euros d’astreinte par infraction et par personne. Dans ces conditions, et après huit jours de blocage visant le chantier EPR de Flamanville (Manche), les militants de l’organisation de dĂŠfense de l’environnement ont dĂŠcidĂŠ de quitter les lieux, après un simple contrĂ´le d’identitĂŠ.
Cette action avait commencĂŠ le 24 juin sur les carrières de Montebourg, Lieusaint et La Haye-du-Puits (Manche), qui approvisionnent en sable et en gravier le chantier de l’EPR. Elle s’ĂŠtait ensuite poursuivie Ă partir du 27 juin Ă la cimenterie de Ranville (Calvados). ÂŤ Durant huit jours, Greenpeace a perturbĂŠ la construction d’un rĂŠacteur dangereux, inutile et coĂťteux, prĂŠcise Yannick Rousselet, chargĂŠ de la campagne Énergie de Greenpeace France. Nous sommes aujourd’hui contraints d’interrompre notre action, mais sur le fond, rien n’est rĂŠglĂŠ : la dĂŠroute du chantier de l’EPR en Finlande est en train de se reproduire Ă Flamanville. Âť
Alors que la France prĂŠside depuis le 1er juillet l’Union europĂŠenne (UE) pour six mois, il est plus que jamais nĂŠcessaire de dĂŠnoncer l’absurditĂŠ du nuclĂŠaire et les mauvais choix ĂŠnergĂŠtiques. Pourquoi investir dans le nuclĂŠaire, alors qu’il existe des solutions plus efficaces, plus ĂŠconomiques, plus sĂťres et plus rapides ? La première consiste Ă mettre en Ĺ“uvre une politique ambitieuse d’efficacitĂŠ ĂŠnergĂŠtique, qui rĂŠpond Ă la fois aux enjeux des changements climatiques, de la sĂŠcuritĂŠ ĂŠnergĂŠtique et du pouvoir d’achat des Français.
Au niveau europĂŠen, la maĂŽtrise de la consommation est le parent pauvre du paquet ÂŤ ĂŠnergie climat Âť qui doit ĂŞtre votĂŠ par l’UE d’ici la fin de l’annĂŠe. Pour l’instant, Ă la diffĂŠrence des objectifs de rĂŠduction de 20 % des ĂŠmissions de gaz Ă effet de serre et de dĂŠveloppement de 20 % des renouvelables, celui de rĂŠduire de 20 % la consommation d’ĂŠnergie ne revĂŞt aucun caractère obligatoire.
Greenpeace demande que la France, dĂŠsormais Ă la tĂŞte de l’UE, profite de cette occasion unique pour mettre l’Europe sur la voie des ĂŠconomies d’ĂŠnergie, en la poussant Ă se doter d’une rĂŠglementation juridiquement contraignante.
C’est la condition indispensable pour que des efforts rĂŠels soient entrepris dans le bâtiment, le transport et les ĂŠquipements ĂŠlectriques, ces secteurs qui consomment ĂŠnormĂŠment d’ĂŠnergie et plombent le pouvoir d’achat des Français.
Par ailleurs, dans la soirĂŠe du 30 juin, sur France 3, en complète contradiction avec la feuille de route ĂŠnergĂŠtique du Grenelle de l’environnement, qui a fixĂŠ comme prioritĂŠs l’efficacitĂŠ ĂŠnergĂŠtique et les renouvelables, le prĂŠsident de la RĂŠpublique a laissĂŠ entendre qu’il n’excluait pas de construire un deuxième rĂŠacteur EPR.
ÂŤÂ Ces propos sont absurdes : le parc nuclĂŠaire français est dĂŠjĂ en surcapacitĂŠ et l’atome ne fait pas rouler les voitures, dĂŠclare Yannick Jadot, directeur des programmes de Greenpeace France. Aujourd’hui, on ne sait mĂŞme pas combien coĂťte un EPR, vendu pour plus de 3 milliards d’euros mais dont le prix global est en train de doubler en Finlande. En revanche, on sait qu’un euro investi dans l’efficacitĂŠ permet d’ĂŠconomiser sept fois plus d’ĂŠnergie qu’un euro investi dans le nuclĂŠaire n’en produit. Il est très clair que si Nicolas Sarkozy confirmait son intention de construire un deuxième EPR, il signerait la mort du Grenelle de l’environnement. Âť