Meta-odos ; l'en-deçà ou l'au-delà du chemin qui vous éclaire sur votre fondement.
Parce que vous n'êtes pas celui que vous croyez être
Il y a en vous quelqu'un qui vous dicte votre conduite...
Vous existez sous sa dictée sans même savoir qu'il existe.
C'est lui qui veut dans votre volonté.
C'est lui qui pense à travers votre pensée
C'est lui l'état de votre âme à l'instant T1 ou à l'instant Tn, comme un lien entre temps et éternité, identité et altérité, étant et néant en même temps.
Votre moi profond c'est l'auteur de tous vos faits et méfaits, votre premier et dernier concepteur, réalisateur et monteur.
Vous ne saurez jamais qui vous êtes, si vous ignorez qui il est.
Quel est son noble ou ignoble dessein ?
La psychologie vous prescrit l'introspection comme code d'accès à votre intériorité, comme s'il suffisait de jeter un œil au-dedans pour voir ce qu'il y a au fond.
C'est une déception. Ce n'est pas la bonne méthode.
On se ment tout au long de ce genre de cheminement en se forgeant une fausse image de soi.
Et on en rit lorsqu'on s'aperçoit que notre âme se comporte comme Madame Bovary, qui se dupe elle-même pour ne pas être dupe des autres... qui se raconte des histoires pour ne pas croire celles qu'on lui raconte.
Méthode zéro, usée jusqu'à la corde par toute une horde de sages qui sont toujours à la page... Solon, Socrate et tous les hyppocrates qui nous épatent avec leur tautologie : connais-toi toi-même !
Sous-entendant : qu'un autre ne se donnerait jamais cette peine.
Faîtes le job comme Job en reconnaissant votre pauvreté essentielle.
Philosophie pour les nuls, les nazes, les nigauds, les totos... méthode Assimil qui n'assimile rien, qui simule ou vous aide à simuler, dissimule ou vous aide à dissimuler votre ignorance ou votre impuissance.
Quel est votre noble ou ignoble dessein ?
La psychanalyse vous propose la cure comme méthode d'investigation appropriée pour accéder à votre for intérieur.
Il suffit de donner un sens à ce qui n'en a pas, de raccorder ce qui ne s'accorde pas, de dire ce que vous ne vous dîtes pas, vos rêves éveillés, vos actes manqués, vos mièvres pensées qui secrètent vos secrets et révèlent votre trésor caché.
Tous les codes sont désormais décodés. C'est une ode à la méthode qui explore l'inexplorable en prétendant que c'est faisable. Pour votre gouverne, il n'y a pas plus déplorable que l'analyse... que la psychanalyse... parole de psychanalyste.
À l'arrivée, on ne peut que célébrer le retour à notre point de départ : on sait enfin qu'on ne sait rien.
Ironie du sort qui nous garantit que nul ne s'en sort quand il accomplit un retour sur soi.
Il va falloir jeter tous les décodeurs... et se dire que si on a autant de mal à savoir ce qu'il y a au fond, c'est peut-être parce qu'il n'y a rien... que des formes successives... toutes contingentes, aucune nécessaire.
La science est sans conscience... Et la conscience est allergique à la science... Pas besoin d'être éclairé pour y voir clair.
Le vide n'a pas besoin de faire le vide... pour moi, c'est limpide.
Mais quel est leur noble ou ignoble dessein ?
Qu'est-ce que j'ai fait pour savoir où j'en étais, où j'en suis ?
J'ai fait comme Claude Bernard, usage d'une méthode expérimentale vieille comme le monde pour mettre à mal mon mental :
Petit a : j'ai observé les faits qui n'ont jamais rien donné
Petit b : j'ai élaboré une hypothèse comme quoi le rien, ce n'est pas rien
Petit c : j'ai confirmé l'hypothèse en reconnaissant que je n'étais rien... de rien !
Et ça me console, parce que je croyais que j'étais moins que rien.