La soupe refroidit ....

Publié le 18 novembre 2017 par Ghx62
On assiste en France à un phénomène qu’on pourrait appeler de reflux, celui du désintérêt de la foule aux manifestations contre les ordonnances Macron.
Est-ce à dire qu’une large majorité aurait été convaincue par le bienfondé des mesures du nouveau président de la république ?
On en est très loin.
C’est une période en forme de sas de décompression que l’approche des fêtes de fin d’année allongera jusqu’en janvier 2018.
La quatrième journée de mobilisation depuis la rentrée pour dénoncer les ordonnances est-elle la manifestation de trop ? Celle dont on savait à l’avance qu’elle se solderait par un échec ?
La détermination du gouvernement, de passer aux réformes suivantes, sans autres formes de procès que les rares entrevues entre les syndicats et le gouvernement Philippe, est-elle significative de la baisse de régime des oppositions ? Peut-on parler de concertations ? Des questions qui attendent des réponses, si la gauche française a pour objectif de se ressaisir.
L’imprévisibilité des foules a fasciné des générations de philosophes et de politiciens, ce n’est pas le moment de passer à côté des réponses.
De grands découragements succèdent à des révoltes souvent brèves, tant elles ressemblent à des crises de nerf, mais il ne faut pas s’y fier. La situation politique étant inchangée entre l’une ou l’autre saute d’humeur, l’activité revendicative qui retombe soudain, reste un grand mystère.
On imagine mal les travailleurs réconciliés avec le pouvoir libéral, admettre des modifications de salaire, d’horaire, du nombre d’années d’accès à la pension, dans le cadre d’une nouvelle législation du travail.
Je pencherais vers un découragement de la gauche suite à l’ascendant d’un pouvoir de conviction résolument pour Macron, rendant vains les efforts de faire entendre sa voix.
Et chez nous, en Belgique, enfin, si nous pouvons encore imaginer une Belgique unitaire, alors que nous savons tous(presque tous) que c’est le parti séparatiste NV-A qui dirige le gouvernement en place, le charlot qui sert de premier ministre est un sinistre individu à la solde d’un parti indépendantiste . D’ailleurs, ici aussi, la soupe refroidit, peu où très peu de réactions du côté  des organisations syndicales, comme si, ils attendaient que le gouvernement « fasse un pas de côté » , faut pas rêver, ce gouvernement manipule l’ensemble des citoyens, nous ne sommes plus que des moutons, je vous laisse deviner la suite.."Il n'y a que ceux qui ne font rien qui sont sûrs de perdre", a expliqué cette semaine Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Il parlait évidemment d’or. Ce constat résume également la donne pour les appareils de partis. 
Même ceux qui sont farouchement opposés au système sont condamnés à l’optimisme, c’est-à-dire à utiliser la propagande honnie du marketing capitaliste. En attendant que la roue tourne et que le succès revienne, la fuite en avant, en se racontant des blagues sur sa bonne forme, est de rigueur.

CQFD.. Si nous voulons sortir de ce bourbier, il faut « réchauffer la soupe » entendez par-là, secouer les organismes syndicaux qui se laissent endormir par l’entente plus que cordiale entre le patronat et le gouvernement ultra libéral.