EXERCICE PHYSIQUE : Est-ce l’intensité ou la durée qui font ses bénéfices ?

Publié le 17 novembre 2017 par Santelog @santelog

Cette étude de Harvard et d'autres instituts de recherche aux Etats-Unis et au Japon montre qu'une seule marche par semaine, mais à condition d'être rapide, réduit le risque de décès prématuré de 70% chez les femmes plus âgées. Des données présentées dans la revue Circulation a priori peu surprenantes. Oui mais l'étude conclut que l'exercice d'intensité très modérée ou la réduction de la sédentarité n'ont pas d'effet significatifs sur le risque de décès, ici chez des personnes âgées. La question est donc plus généralement posée.

Les recommandations de pratique de l'activité physique pour les adultes de 65 ans et plus sont identiques à celles destinées aux adultes, soit au moins 150 minutes d'activité aérobique modérée (comme le vélo ou la marche rapide) chaque semaine, ou 75 minutes d'activité aérobique vigoureuse (comme la course) chaque semaine.

Les chercheurs ont évalué l'effet des différents niveaux d'intensité d'activité physique sur le risque de décès chez 18.989 femmes âgées de 72 ans en moyenne à partir des données de la cohorte Women's Health Study constituée de professionnelles de santé. Les participantes avaient reçu un accéléromètre permettant de détecter tous les niveaux d'activité et qu'elles devaient porter durant 7 jours. Les chercheurs ont examiné les associations entre les décès intervenus durant le suivi et les niveaux d'activité. L'analyse a pris en compte l'âge et le temps passé par le participant avec le dispositif. Un second modèle d'analyse a pris en compte les facteurs liés au mode de vie, dont l'alimentation, l'histoire du tabagisme et l'usage de substances. L'analyse constate que :

  • le temps moyen consacré à la pratique de l'activité physique modérée à vigoureuse s'élève à 28 minutes par jour,
  • le temps moyen consacré à la pratique de l'activité physique de faible intensité s'élève à 351 minutes par jour
  • le comportement sédentaire, 503 minutes par jour.
  • Au cours du suivi soit 2,3 ans, 207 participantes sont décédées soit 1% de l'échantillon.

Le quartile le plus élevé de chaque modèle d'activité physique ou comportement sédentaire a été comparé avec le plus bas. L'analyse prenant en compte l'ensemble des facteurs de confusion, conclut que :

  • les niveaux d'activité physique les plus élevés sont associés à un risque réduit de 56% de décès au cours du suivi vs les niveaux d'activité les plus faibles ;
  • Aucune association significative n'est constatée entre les niveaux d'activité physique de faible intensité et le comportement sédentaire et le risque de décès de toutes les causes
  • Chez les femmes ayant enregistré les plus hauts niveaux d'exercice modéré à vigoureux, l'incidence des décès est réduite d'environ 70% (vs les niveaux les plus faibles).

Bien entendu, il s'agit d'une étude d'association et non de relation de cause à effet, cependant si l'étude soutient les recommandations de pratique, elle contredit d'autres recherches qui accordent également des bénéfices à une pratique d'intensité très modérée ou encore à une simple réduction de temps sédentaire.

Bref, ces données suggèrent qu'il vaudrait mieux pratiquer avec vigueur quitte à pratiquer peu.