Le fameux service de police chargé d’élucider les vieilles affaires non résolues s’intéresse cette fois aux meurtres non élucidées d’une dame âgée et d’une jeune institutrice. Parallèlement, la police recherche activement un chauffard qui s’amuse à écraser des jeunes bimbos qui profitent de l’assistance sociale. Ajoutez à cela une équipe de télévision sensée suivre les enquêteurs du Département V et une Rose psychologiquement au plus mal et vous comprendrez que notre ami Carl Mørck a du pain sur la planche.
Pour le septième dossier de ce « Cold Case » à la danoise, le lecteur prend donc à nouveau plaisir à retrouver cette équipe assez improbable. Outre la psychologie très soignée des personnages, Jussi Adler Olsen nous régale avec leur complicité et leurs interactions. Il y a tout d’abord le policier bourru, classique dans son genre : un fin limier avec une grande gueule, qui n’est pas fort apprécié par ses collègues. Si le personnage de Carl Mørck est très réussi, la vedette revient néanmoins inévitablement à son assistant Hafez el Assad. Cet homme à tout faire se révèle à nouveau plein de surprises et… de proverbes débordant de dromadaires. Ce réfugié politique syrien qui prend son boulot très à cœur est un personnage très attachant dont chaque intervention fait mouche et dont le passé intrigue au plus haut point. Rose, qui est également réfractaire à toute forme d’autorité, est au centre de ce septième volet, tandis que la dernière recrue en date, Gordon, comme tout doucement à s’imposer au sein de l’équipe.
Si les personnages constituent à nouveau le principal intérêt du livre et que l’auteur prend amplement le temps de soigner leur psychologie, il invite surtout à suivre des personnages féminins lors de ce septième tome. Il y a tout d’abord Rose, dont on découvre progressivement l’étendue de ses troubles psychologiques, ainsi que des bribes de son passé. Il y a ensuite ces jeunes femmes qui ne s’intéressent qu’à leur look et qui profitent du système social. Mais il y a surtout Anne-Line Svendsen, cette assistante sociale qui pète les plombs et décide d’éliminer tous ces parasites sociaux qui vivent sur le compte de la société danoise. Il ne faudrait pas non plus oublier les personnages secondaires, tels que Mona Ibsen, qui signe un come-back particulièrement touchant, ou l’ex belle-mère de Carl dont on n’espère jamais voir le selfie. Seul petit regret au niveau des personnages est que l’on n’en apprend pas plus sur le passé du mystérieux Assad. Heureusement, ce dernier continue de s’emmêler les pinceaux avec les expressions, permettant ainsi à l’auteur d’insuffler un brin d’humour tout au long de l’enquête.
Au niveau de l’intrigue, je trouve que Jussi Adler Olsen régresse depuis deux tomes. Si le tome précédent ne tenait pas toutes ses promesses, il n’y a de nouveau pas photo entre le niveau de l’intrigue des cinq premiers volets et celui-ci. Outre plusieurs passages à nouveau assez invraisemblables, voire grotesques, il faut également déplorer des enquêtes qui se relient au fil d’un hasard qui fait un peu trop bien les choses. D’autre part, l’auteur pointe à nouveau du doigt une société danoise qui restreint les budgets des différents départements de police sur base de données erronées, dont l’aide sociale ne fonctionne pas et qui semble également accroc à la télé-réalité.
Bref, un bon petit polar, mais pas du même niveau que les cinq premières enquêtes.
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