Bonjour tout le monde !
Je reviens aujourd'hui pour les Matchs de la Rentrée Littéraire 2017 organisés par Price Minister. Depuis plusieurs années maintenant, je m'inscris à cet événement et j'ai la chance de recevoir l'un des romans de la rentrée sélectionnés, pour vous en parler ici. Cette année, j'ai reçu le dernier ouvrage de Brigitte Giraud, Un loup pour l'homme publié chez Flammarion. J'ai pris pas mal de retard sur mes lectures ces derniers temps, je commence juste un nouveau travail à temps complet, ceci peut expliquer cela. Mais voilà, j'avais jusqu'à aujourd'hui pour donner mon avis sur le livre reçu, alors go ! Tout d'abord, petit point couverture : j'aime beaucoup le bandeau ajouté au livre, réalisé d'après l'huile sur toile Singes dans la jungle de Henri Rousseau (1910).
Résumé de l'éditeur :
Printemps 1960. Antoine est appelé pour l'Algérie au moment où Lila, sa toute jeune femme, est enceinte. Il demande à ne pas tenir une arme et se retrouve infirmier à l'hôpital militaire de Sidi-Bel-Abbès. Ce conflit, c'est à travers les récits que lui confient jour après jour les " soldats en pyjama " qu'il en mesure la férocité. Et puis il y a Oscar, amputé d'une jambe et enfermé dans un mutisme têtu, qui l'aimante étrangement. Avec lui, Antoine découvre la véritable raison d'être de sa présence ici : " prendre soin ". Rien ne saura le détourner de ce jeune caporal, qu'il va aider à tout réapprendre et dont il faudra entendre l'aveu. Pas même Lila, venue le rejoindre.
L'écriture de Brigitte Giraud est rapide, efficace. Les phrases s'enchaînent, parfois sans verbe pour donner le rythme parfait au récit : ici, celui du conflit qui envahit progressivement l'Algérie mais également celui du conflit intérieur du jeune " appelé ". Antoine est perdu, il ne sait pas ce qu'il fait dans ce nouveau pays, il ne comprend pas ce qu'il s'y passe vraiment. Alors oui, il est ici en tant qu'infirmier pour soigner les soldats blessés au combat, mais où est ce combat et quel est-il ? L'armée ne donne que les informations nécessaires au travail de tous les jours. Les jeunes français appelés à traverser la Méditerranée n'ont pas la moindre idée de ce qui se trame. Maintenant Antoine est père et Lila, Lucie et lui vivent dans un petit meublé près du port. C'est l'été à Sidi-Bel-Abbès, il fait beau tous les jours, on dirait des vacances. Pourtant les attentats se multiplient, des rumeurs courent, on commence à se méfier de tout et de tout le monde. Antoine voit chaque jour une jeunesse coupée en plein élan. C'est le cas de Oscar, qui fait tout pour retarder son retour en France. Amputé, il ne peut plus aspirer à la vie qu'il s'était imaginée. Cette guerre que personne ne comprend va briser bien des destins mais également rapprocher une génération et donner à Antoine l'envie de prendre soin, de sauver ses camarades.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture. Ce n'était pas le premier roman de Brigitte Giraud que je lisais et comme la première fois, son style me plait et m'emporte dans l'histoire qu'elle nous conte. Ici, j'ai découvert une guerre que je connaissais à peine, dont j'avais trop vaguement entendu parlé. Se plaçant du côté d'un appelé, l'auteure permet une prise de conscience sur cette époque politiquement compliquée. Qui est dans quel camp, quel est vraiment le camp ennemi, quel rôle joué par notre armée et ses soldats arrachés à leur famille ? La sensibilité et l'intimité du témoignage d'Antoine rend réaliste son histoire.