Grâce à elle, je compris soudain ce que signifiait être amoureux :
oublier sa vie précédente et n’exister que pour deviner la respiration
de celle qu’on aime, le frémissement de ses cils, la douceur de son cou
sous une écharpe grise.
Mais surtout éprouver la bienheureuse inaptitude à réduire la femme à elle-même.
Car elle était aussi cette abondance neigeuse qui nous entourait,
et le poudroiement solaire suspendu entre les arbres,
et cet instant tout entier où se laissait déjà pressentir le souffle timide du printemps.
Elle était tout cela et chaque détail dans le tracé simple de sa silhouette
portait le reflet de cette extension lumineuse.
Andreï Makine, Le livre des brèves amours éternelles
Partager cet article
Repost 0 &version; Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :Vous aimerez aussi :
Le passé qui survit On se regarde pendant qu'on fait l'amour Jeanine Foucamprez vint se placer Je t'aime dans le tempsEmois
« Article précédent