LIVE REPORT - Retour sur Black Rebel Motorcycle Club en tournée française et leur passage à Strasbourg. Gros son au programme.
Mais avant, la première partie. Bien que le concert ait été prévu complet, tout le monde n'est pas encore arrivé quand commence le duo The Vacant Lots. La faute à l'heure ou à la pluie ? Sûrement un peu des deux. Mais quelle erreur de manquer ça. Encore une fois, on le dit, on le répète, IL NE FAUT JAMAIS MANQUER DE PREMIÈRE PARTIE.
The Vacant Lots : duo minimal rock
Parce que The Vacant Lots, c'est l'ouverture parfaite. C'est le duo qui d'abord appelle en toi tes instincts rock primitifs. À l'image de Jared Arnaud, très premier degré sur ce coup : lunettes teintées, blouson de cuir, guitare et no sourire. Mais c'est aussi le duo qui te donne envie de remuer à coup d'electro. Et ça, c'est à Brian MacFadyen qu'on le doit, plié sur ses pads entre deux coups de cymbales. L'origine géographique de leur musique n'est pas à déterminer. Seuls des américains sont capables de produire ces sons-là, et c'est effectivement du côté du Vermont qu'il faut chercher l'origine du groupe. Mon oreille gauche, seule rescapée de ce moment, se promet après 30 minutes de show de creuser la piste The Vacant Lots. Fais-en autant.
Black Rebel Motorcycle Club se pointe ensuite. 16 ans se sont écoulés depuis leur premier album. 2 ans depuis leur dernière sortie, un live à Paris. Quelques mois nous séparent encore de l'album à venir. Alors on est en droit de se demander à quel type de concert exactement il faut s'attendre. La réponse est dans la setlist. Seul un quart des chansons est dédié à Wrong Creatures, dont la sortie est prévue pour le 12 janvier. Le reste est un bouquet des différents albums, du premier éponyme à Specter At The Feast. Une bonne surprise pour les fans de la première heure.
BRMC, les piliers du rock à l'américaine
Bien sûr, ce sont Robert Levon Been et Peter Hayes qui attirent tous les regards. S'échangeant places et pédales à la faveur des titres, les deux piliers alternent les titres totalement rock'n'roll et beaucoup plus calmes, comme le petit intermède en guitare-voix de chacun des deux hommes. Si Peter Hayes (qui, en vieillissant, ressemble de plus en plus à Mr Big, va savoir...) semble tout à fait à l'aise, Robert Levon Been envoie la sauce mais se tient la tête entre les chansons. Il avouera plus tard dans le set son mal de tête, la perte progressive de sa voix, mais son bonheur malgré tout d'être là, dans cette salle qu'il aime particulièrement avec sa " scène basse et son public si haut ". Rien néanmoins qui n'entamera la bonne humeur et l'énergie du public.
Car le public réagit exactement comme la setlist semble le dicter. Il saute et exulte pendant les titres les plus rock (" Conscience Killer ", " Spread Your Love ", " Six Barrel Shotgun "...), dodeline de la tête aux moments plus planants (" Haunt ", " Question Of Faith "...) , tape du pied quand il le faut (" Ain't No Easy Way "). Peu de place est en effet laissée à l'improvision, tant Black Rebel Motorcycle Club est une affaire qui roule. Il n'empêche : c'est efficace, impeccable, et diablement prenant. Un très bon moment de rock'n'roll à l'américaine, aux lumières et effets travaillés et à l'ambiance moite, qui permet de se rendre compte que le futur album reste très cohérent avec le reste de la discographie du groupe. Pourquoi changer quand tout fonctionne ?
Mais on ne parle pas suffisamment de Leah Shapiro. Au centre, sur son estrade et derrière ces fûts, elle ne décroche pas un sourire, échange des regards de connivence avec ses guitaristes, se fixe de temps en temps sur le public. Mais de là-haut, c'est bien elle qui dicte tout le concert. Rythmique lourde et hypnotique jusqu'au bout des 3 titres de rappel, elle a prouvé, en toute discrétion que BRMC n'a pas fini de nous faire remuer.
► Black Rebel Motorcycle Club en tournée française, à Paris le 22 novembre à l'Elysée Montmartre
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