Les cahiers d’Esther, T3 : Histoire de mes 12 ans

Par Belzaran


Titre : Les cahiers d’Esther, T3 : Histoire de mes 12 ans
Scénariste : Riad Sattouf
Dessinateur : Riad Sattouf
Parution : Novembre 2017


À chaque tome, une année. Dans « Les cahiers d’Esther », Riad Sattouf raconte une anecdote par page de la vie d’une enfant, fille d’un couple d’amis. Les pages paraissent chaque semaine dans L’Obs puis sont regroupées en album. En atteignant les 12 ans, Esther rentre au collège. C’est donc une jeune fille bien différente qui se présente à nous. Le tout est publié aux éditions Allary pour 54 pages.

Le collège, la maturité ?

C’était un des grands sujets des tomes précédents : le collège ! En effet, les parents d’Esther, inquiets pour leur fille, ne voulaient pas qu’elle soit dans son collège de secteur (que fréquente son grand frère). Ils sont parvenus à la faire entrer dans un collège public des beaux quartiers qui recrute sur dossier. La voilà donc une nouvelle fois parmi les riches, elle qui ne l’est pas.

Si au début de l’ouvrage on retrouve les ingrédients qui ont fait le succès de la série, à savoir la naïveté de l’enfance et un matérialisme à outrance, ils se délitent peu à peu. Le collège apporte une maturité à Esther et ses discours changent. Bien sûr, cela reste naïf et on sourit très souvent aux réflexions de la jeune fille. Car au-delà des anecdotes pures, Esther livre beaucoup plus ses pensées sur la société, sur l’avenir, sur la politique… On s’étonne aussi que la jeune fille ne parle presque jamais de son petit frère qui n’a qu’un an.

On pourrait reprocher à Riad Sattouf de profiter des propos d’Esther pour en faire des livres, mais son travail d’écriture est indéniable. La narration est parfaitement menée dans l’ouvrage, tant dans les récitatifs que dans le langage d’Esther. Les différents niveaux de narration nous donnent vraiment l’impression qu’Esther est en train de nous parler.

Le trait simple et efficace de Riad Sattouf s’accorde parfaitement à l’ouvrage. Le grand nombre de cases des planches (12 cases est la normal de cette BD) et les récitatifs envahissants ne l’empêchent pas d’être précis. Et les couleurs, façon bichromie, rendent le tout élégant.

« Les cahiers d’Esther » continuent sur leur lancée. Moins drôle et naïf qu’avant, il met la lumière sur un âge bien différent : celui du collège. Plus de réflexion, de conscience du monde qui l’entoure. Esther grandit et on suit sa vie avec toujours autant de plaisir.