Puisque l’être humain est aujourd’hui l’espèce la plus consciente et la plus puissante, puisse-t-il utiliser ses forces non plus pour exploiter et détruire ces formes de vie, mais pour les protéger et les servir. C’est pour moi notre plus belle vocation : protecteurs et serviteurs du monde. "
Tel est l'exergue de la lettre ouverte que Frédéric Lenoir adresse, non guère aux animaux mais à ceux qui ont la capacité de les respecter sinon de les aimer: nous.
Partant du constat effrayant de la surconsommation actuelle de viande et de poisson, de ses effets néfastes au niveau planétaire et de la maltraitance corollaire des animaux, le philosophe nous enjoint au respect minimal d'une espèce animale, vivante, fort proche de la nôtre. Une proximité dont il marque les différences en même temps que les convergences.
S'il constitue un plaidoyer pour une nourriture végétarienne, l'essai induit, force exemples à l'appui, que la maltraitance des animaux risque de s'étendre à celle des humains. Le genre de pas abject qu'ont déjà franchi bien des tortionnaires; il suffit de se rappeler la cruelle mémoire des camps de concentration nazis.
A l'inverse, la bienveillance à l'égard des bêtes - si l'on exclut le syndrome de Noé, pathologie d'un attachement excessif à leur égard - induirait une même attitude à l'égard de nos semblables.
Pour étayer son propos, le philosophe convoque nombre de ses confrères, philosophes, écrivains - Emile Zola, Marguerite Yourcenar, le Pape François - à travers les temps, citations à l'appui. Il propose des pistes concrètes de respect du règne animal, introduction d'un code du droit des animaux, d'un label éthique.. qui sont tant de solutions alternatives.
Une réflexion très engageante
Apolline Elter
Lettre ouverte aux animaux (et à ceux qui les aiment), Frédéric Lenoir, essai, Ed. Fayard, mai 2017, Ed Audiolib, sept. 2017, lu par Christophe Chêne- Cailleteau,, CD - MP3, durée d'écoute : 2h50 min.