C'est par la voix de son ministre de la justice, Aimée Laurentine Kanyana, que le Burundi a annoncé, jeudi, son souhait de ne pas coopérer à l'enquête de la Cour pénale internationale.
De ne pas s'associer à cette action " antidatée ", faite de " tricherie ", et qui n'est rien d'autre qu'une " dernière carte de l'Occident ", une " bataille " pour laquelle " le Burundi sortira vainqueur. " Devant de tels propos, empreints de véhémence, on a hâte qu'éclate la vérité des faits. Ceux-ci sont innombrables et touchent à des cas de violence ayant émaillé la crise burundaise, et au cours de laquelle on a dénombré, entre avril 2015 et octobre de cette année, 1200 morts, des milliers de personnes torturées, détenues illégalement, sans oublier des centaines d'autres disparues.
D'où la décision de la Cour pénale internationale d'autoriser, le 25 octobre, le procureur Fatou Bensouda de faire la lumière sur ces faits allégués.
D'autant plus que depuis avril 2016, Mme Bensouda, grâce à un examen préliminaire, détient une " base raisonnable pour mener une enquête." Sachant que sa saisine intervient deux jours avant que ne prenne effet le retrait du Burundi au sein de la CPI. Autrement dit, cette dernière, avant cette échéance, et au nom du Statut de Rome, était tout à fait compétente d'engager, le cas échéant, des poursuites à l'encontre des autorités burundaises.
Guillaume Camara