Qu’ont donc en commun le Pape François et Emmanuel Macron ?

Publié le 14 novembre 2017 par Pierre Thivolet @pierrethivolet

Le "En même temps" jésuite se termine mal dans le film "Mission".


Entre un pape plutôt âgé, pourfendeur des injustices sociales, défendeurs des migrants, et un Président, plutôt (très) jeune, accusé d’être le Président des riches, qu’y-a-t-il en commun ? Tous les deux sont des « fils de jèzes », des fils de jésuites. C’est-à-dire qu’ils ont reçu la même formation intellectuelle. Emmanuel Macron étudia de la sixième à la première, au lycée jésuite d’Amiens, la Providence. Quant au cardinal Bergoglio, il a été le chef de la congrégation en Argentine. Le fameux « en même temps » vient sans doute de là, plus que d’une hésitation entre la droite et la gauche, un balancement intellectuel, caractéristique du raisonnement jésuite, de la casuistique, du fait de tout traiter au cas par cas. Archevêque de Buenos Aires, le pape François était hostile à la Théologie de la libération, sympathisante du marxisme. Mais « en même temps », il a été l’évêque des pauvres, refusant de loger dans la palais des archevêques de Buenos-Aires, pourfendant corruption et affairisme des dirigeants argentins. Le « en même temps » a des vertus. A Rome, comme à Paris, il permet d’arriver au sommet de la hiérarchie, et de mener des réformes tambour battant. Mais être jésuite veut aussi dire: Etre hypocrite. Et les jésuites sont parfois accusés d’être arrogants intellectuellement. Cela peut provoquer des réactions de rejet et même plus. Comme au XVII ème siècle, quand les « réductions » indiennes développées par les Jésuites au Paraguay, avec une organisation sociale et économique très avancée firent de l’ombre aux empires coloniaux et esclavagistes de l’époque. Jusqu’à ce que portugais puis espagnols n’y mirent fin par la guerre. Dans l’Histoire, comme dans le rappelle magnifiquement le film « Mission », le « en même temps » jésuite se termine fort mal. Or l’Histoire se répéte perpétuellement, dit-on. Mais en même temps …