Après la guerre
Au retour de l'âge d'or donc
Attentif à tes pupilles fenêtres
Je redécouvrirai enfin les espaces de tes rêves blés prairies faîtes et halliers
Eclats bleus éclats blancs
Miroirs graves des étangs
Puis j'écraserai d'un baiser
Chaque volet de tes paupières velours
Pour saluer l'oubli des obus et le repli des fusils
(Leurs consolations je n'en veux pas )
Je veux tes yeux
Vivre à la lumière de ton estime
Etre libre avec toi
Croquer tes joues et à travers tes boucles
Au courant de nos haleines éperdues
Souffler ma peine qui s'éteindra d'un coup
Nous exigerons alors autre chose une autre présence un autre quelqu'un
Un enfant peut-être
Dont le corps très chaud palpitera
Fin réelle des ténèbres
Survie des vies
Qui étaient nôtres si peu.