Entre deux mondes

Par Lespetitsmots Deslibraires @MLibraires
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Entre deux mondes

auteur : Olivier Norek

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 » Tous les pays riches, n’ont qu’une seule trouille, c’est de voir l’autre partie du monde venir se décrotter les pompes sur leur paillasson.  »

Calais 2016, les pelleteuses chargées de réduire à néant le camp de migrants mettent à jour sept cadavres.

Damas juin 2016, quand le prisonnier va parler, il donnera son nom, Adam deviendra une cible , sa femme Nora et sa fille Maya aussi. Elles doivent quitter immédiatement la Syrie, sans lui. Adam est un agent de l’armée Syrienne libre, infiltré dans la police du régime syrien.

La torture c’est aussi du répit, sinon ça ne fonctionne pas, les fils électriques, l’acide, les yeux arrachés, un abattoir rempli de cadavres humains, bienvenue chez Bachard-el-Assad.

Nora et Maya passent une nuit en Libye, puis c’est la traversée de la méditerranée en zodiaque surchargés de migrants

Bastien Miller nommé au commissariat de Calais va faire la connaissance d’Adam qui est à la recherche de sa femme et de sa fille dans la jungle calaisienne. Dix mille personnes qui n’ont rien à faire de leur journée qu’attendre le milieu de la nuit pour tenter de monter dans un camion vers l’Angleterre. Quand il pleut à Calais, c’est de la grosse grêle, cailloux, briques écrous de chantier. Les commerces fermes, les touristes se barrent. Réglements de comtes, punitions, viols et agressions. Deux mosqués dont l’une version intégrale et brutale sert de base aux recruteurs de l’état islamique. Soudanais et Afghans se disputent le leadership sur le camp à coups de machettes et de couteaux.

Après sa trilogie sur les banlieues, Olivier Norek nous propose un roman noir ayant pour fond la jungle de Calais.Une fois de plus il ne fait pas dans la dentelle, tout sonne juste, on est à la limite du reportage notamment pendant la traversée de la méditérranée, où lorsque des centaines de migrants partent à l’assaut des camions L’écriture sans fioriture de l’auteur nous décrit l’horreur du quotidien de la jungle où l’atrocité n’a pas de limite. Des personnages remplis d’humanité apportent un peu de lumière à ce roman sombre et dérangeant. Comment oublié Kilani l’enfant soldat devenu un homme du jour au lendemain une arme à la main. « Face à la violence de la réalité, je n’ai pas osé inventer, seule l’enquête de police, basée sur des faits réels, a été romancée », écrit Olivier Norek, voilà tout est dit.