Impossible de ne pas remarquer l'omniprésence de l'architecture Renaissance, de l'influence italienne dans les rues de la ville. Que ce soit avec les édifices religieux ou les bâtiments privés, les arcades, les couleurs, le style, tout nous ramène à l'Italie. Tant et si bien que, si le froid ne nous rappelait pas à l'ordre, on pourrait se croire à Rome ou à Florence. Certains esprits chipoteurs iront jusqu'à affirmer que c'est d'un véritable plagiat qu'il s'agit... Peu importe : pour nos yeux qui aiment voir du beau, ce petit côté méridional donne une touche chaleureuse à la ville.
Munich néoclassique
Et puis, plus loin, c'est la Grèce. Au XIX ème siècle, on redécouvre l'Antiquité et on se dit que, niveau constructions, ils n'étaient pas si mauvais que cela, nos ancêtres. Alors, partout en Europe on se met à refaire des colonnes de partout, à construire des répliques du Parthénon et à avoir des idées de grandeur. Munich n'échappe pas à la règle. On peut voir le résultat dans le quartier des musées avec notamment la Glyptothèque. Ce qui est marrant, c'est que par la suite ce sont des architectes européens influencés par l'Antiquité grecque qui vont aller concevoir et construire des édifices à Athènes au XIXème. Une sorte de retour à l'envoyeur !
Munich et le nazisme Le truc moins drôle, c'est que la magnifique Königsplatz, de par sa grandeur justement, a souvent été le lieu privilégié des rassemblements nazis orchestrés par Hitler. Ou comment s'appuyer sur les civilisations passées et les détourner pour asseoir un projet abject. Aujourd'hui, la ville se tourne vers son passé pour l'exorciser. C'est ce qu'on doit dire à nos enfants, toujours : l'Histoire, il faut la connaître, c'est important, pour ne surtout pas refaire les mêmes erreurs. En 2015 a été inauguré dans ce but le Centre de Documentation du nazisme. Outre le fait que l'idée est exemplaire et essentielle, le bâtiment, ce cube tout blanc, est très audacieux (bon, ben, j'ai pas fait de photo, désolée). Pas très loin de là se trouve une place dédiée aux victimes du nazisme, sur laquelle une flamme brûle éternellement, comme celle de la mémoire qu'on devrait toujours avoir avivée. D'autres constructions pourtant très modernes sont elle aussi liées au nazisme : les bureaux de la multinationale Siemens et le siège monumental de BMW, firmes dont on sait qu'elles ont exploité des travailleurs forcés durant la seconde guerre mondiale. Les usines étaient même implantées tout près des camps de concentration dans le cas de Siemens. Le travail de mémoire, même s'il a été long, tardif et qu'il reste incomplet, a cependant débuté et a été motivé par la publication d'ouvrages accusateurs sur le lien des riches familles d'industriels avec le régime fasciste. Aujourd'hui, les temps ont changé et, grâce aux enseignements tirés du passé, il faut plus que jamais aller de l'avant.
Avant tout ça, pendant quatre siècles, Munich a abrité les souverains de Bavière. Et ce qui était d'abord une citadelle a été transformé au fil des siècles en sublimissime palais. Un genre de Versailles en plein centre-ville : la Residenz. La visite de toutes les salles prend une bonne partie de la journée. On passe de chambre en chambre, on admire les lustres, les tapisseries, les meubles, les plafonds, les peintures, on n'a pas assez de nos deux yeux pour tout voir. Évidemment, la seconde guerre mondiale est passée par là, détruisant une bonne partie des bâtiments avec les bombardements, mais dès 1945 ce joyau architectural a été peu à peu restauré. L'église est peut-être le clou du spectacle : tout en briques et dénudée, on ne s'attend pas du tout à ce genre d'architecture dans un palais qui brille de mille feux baroques. Il paraît que le roi avait été très impressionné par les chapelles byzantines du XIIème siècle, ce qui expliquerait son choix. En tout cas, le tout nous a complètement envoûtés.