Les éditions Flammarion publient corps tranquille étendu de Fabienne Courtade
(En librairie le 15 novembre).
notes sur le fleuve qui nous a perdus :
le corps en premier plan
est immergé
un peu d’air chaque jour
se donne
on dégage des contours
mouvement lent
des grues
blanches parfois
plus un rayon de soleil
/
Écrire était caché
sur le portail
les feuilles de papier
arrachées
les mots se balançaient
Longtemps ils restaient
immobiles gelés
/
comment ne les avions-nous pas lus
nos yeux
refermés
au premier et au dernier moment
petite île
un hiver couvert de neige, ruelles, impasses
jusqu’à bloquer les portes
les ouvertures
de blanc et de boue
les corps
se mélangent aux buées
on ne voit plus
sous les manteaux les pulls.
/
2013
je marche encore jusqu’à l’arrêt du bus
sur le chemin, quelques mètres
morceaux ( papiers ) jetés, à chaque pas
en tout sens
recouverts
les cendres les papiers
retrouvés
calcinés
Ton visage tes mains
la peau mange la lumière
et avale l’eau par aspiration
/
Ce matin, sa voix baisse
Je n’en crois rien
je ne peux pas
imaginer
une fin
Tout est ordonné
Confortable
Les fenêtres sont à demi fermées –
Les corps sont tranquilles
Sous les petites veilleuses
On a tout le temps
Avec les listes, de choses à faire, et ne pas –
avec mes médicaments
/
de la poussière mêlée à la lumière
Sur le boulevard au même moment
Une foule passe
Bruits des métros
dans la ville
pas très loin des fusillades
On s’endort sur le fauteuil bancal
tout près du corps endormi
une longue veille
d’année en année
( s’installe )
(…)
Fabienne Courtade, corps tranquille étendu, Flammarion, 2017, 224 p., 17€, pp.7 à 12.
Le livre paraît le 15 novembre.
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