La pise aux étoiles montantes. Un beau sous-titre n'est ce pas ?
Vous ne croyez plus aux miracles? Filez donc au Palais de Tokyo : une apparition ravira vos mirettes. Qui aurait cru qu'un éléphant puisse tenir sur sa trompe? Flottant dans la salle avec la légèreté d'une libellule, ce pachyderme empaillé a pourtant bien les quatre fers en l'air (je sais ce n'est pas un cheval).
Fantasia défiant les lois de la gravité, cette nouvelle sculpture de Daniel Firman pousse l'art du cirque à son paroxysme, et donne le tempo d'une exposition avec trompe mais sans queue ni tête. (je sais je sais c'est d'une facile). Où l'on écoute la symphonie cybernétique et stridente des 300 Dark Vador(un plaisir certain pour DM ça) invités par Giraud et Siboni, avant de sursauter au bruit irritant de la machine à lancer des bouteilles d'Arcangelo Sassolino. ( Un lance-missile qui pulvérise des bouteilles de bière à plus de 600 km/h). Passons sur cette escroquerie, pour s’enfouir plutôt sous les 400m3 de déchets (secs) balancés par Christophe Büchel. Un labyrinthe serpente en leur sein, qui mène vers un lieu secret. Mais la vraie faille dans l’espace-temps, c’est Jonathan Monk qui l’ouvre en dédoublant son exposition.
Au palais, le temps va dans un sens ; un homme remonte une horloge, un puzzle d’acier ironise sur les sculptures au sol de Carl Andre, le splash d’Hockney est livré après le plongeon, eau calme. En face, au musée d’Art moderne de la ville de Paris, on inverse le sens des aiguilles. Même Splash, même image, mais avant le plongeon ; le puzzle au sol est réduit à son cadre, et une homme démonte une horloge. Pris d’un hoquet conceptuel, le visiteur croit à un nouveau miracle : il louche dans sa tête.
Vous l’aurez aisément compris, si un truc est fondamental pour votre après midi ou votre week-end, c’est de filer à cette exposition pour se faire transporter dans des cieux plutôt apaisants.
A ce propos je n’étais que de passage pour vous prévenir et comme ma mission prend fin j’y retourne.
See you soon.