Retour sur la Méditation collective du Pardon

Publié le 10 novembre 2017 par Amantes

Cette première méditation a été un succès ! J’ai beaucoup apprécié vivre cette expérience, et je souhaite vous partager mon voyage, mes ressentis et impressions que j’ai vécus pendant celle-ci.

Retour sur la Méditation collective du Pardon

Bravo et merci à tous ceux qui ont participé. L’énergie de groupe était très intense et créatrice.
Au vu de ce succès, je vous propose d’organiser une fois toutes les deux semaines, une méditation collective de ce type.

La méditation débutait à 21h. Je me suis allongé, 5 minutes avant, pour commencer à me relaxer.
Je suis hyper excité intérieurement, bien plus que d’habitude ! Je me dis que je dois déjà être connecté à l’énergie de groupe, et qu’une certaine excitation, appréhension aussi, est présente. Je me détends le plus possible.

Je n’ai même pas besoin de regarder l’heure, je ressens le moment où cela commence. Je me sens connecté à une énergie gigantesque ! Je pose l’intention de me relier à l’énergie collective de la méditation, bien que je sente cela un peu inutile étant donné le nombre de fois que l’intention a déjà été posée.
Puis je me laisse porter.

Premières résistances

Je ressens que les gens se connectent à l’énergie de groupe. Je vois plein de tête m’apparaître, certaines connues et d’autres non. Chacun vient avec ce qu’il est : avec sa lumière profonde, et aussi avec ses résistances et blocages humains.
Il y a beaucoup de résistance et d’opposition inconsciente au premier plan. Cela me fait mal à la tête, et me serre le troisième œil. C’est comme si chacun venait avec son appréhension, sa résistance et son scepticisme. « Est-ce que cela va servir à quelque chose? »
Ensuite, pendant 5 bonnes minutes, ce n’est pas très agréable. Chacun semble réactiver sa propre souffrance, ses poids émotionnels enfouis, sa douleur. Il y a beaucoup de peine, de tristesse, d’émotions lourdes. Cela stagne, pendant plusieurs minutes. Comme si chacun était dans son coin, avec sa souffrance, et n’osait pas se connecter aux autres. Il y a de la rancune. On dirait que l’énergie collective montre que chacun est tourné vers l’extérieur, un peu dans la plainte et la rancune.

Chacun sa propre responsabilité

Le mot qui me vient alors est « Responsabilité ». Chacun doit prendre conscience de la responsabilité de sa propre souffrance. Si je souffre aujourd’hui, ce n’est pas à cause de ce qu’il s’est passé, de ce que l’on m’a fait ou de ce que j’ai fait, c’est par mon positionnement actuel, dans l’instant présent. La souffrance est la conséquence PRÉSENTE de mon état présent, et non du reste. En d’autres termes, je dois prendre conscience que je suis responsable de ma souffrance.
Je ressens que quelque chose se connecte, une sorte de « tilt » grande échelle. Alors la rancune se dissipe, je peux sentir une sorte de relâchement, un soulagement dans l’énergie collective. Chacun prend conscience de son propre état, se recentre sur soi, et cela libère une grosse résistance. Une tristesse et un désespoir profonds se dissipent et laissent quelques larmes couler, car il y a de l’espoir, je suis au centre de ce processus de pardon, je suis responsable et c’est possible.

L’absolution

Ensuite j’entends « Absolution », et vient à moi l’image d’un prêtre. Je comprends qu’on me parle du concept de pardon, qui a été extériorisé dans la religion. « Tu me pardonnes, Dieu me pardonne, et ainsi je me pardonne ». Cela m’explique que le pardon accordé par l’extérieur est un moyen de s’autoriser à se pardonner soi-même. L’autorité religieuse, et divine, qui pendant très longtemps était l’autorité suprême (rappelons-nous que c’était le cas il y a seulement une génération), nous sert d’autorisation à nous pardonner nous-mêmes.
Jaillit maintenant le côté négatif de ce fonctionnement. Je dépends de quelque chose d’extérieur pour être pardonné, et donc je me sens en danger car je n’ai aucun contrôle sur le pardon. J’ai oublié que je peux me pardonner moi-même. Il y a de la haine envers cette autorité qui peut pardonner, car elle me rappelle que l’on ne peut pas se pardonner sans passer par elle.
On me montre que la vie physique est un moyen pour l’homme d’extérioriser et de personnifier des concepts, des vertus, des valeurs. Car, à l’extérieur de lui, il peut en prendre conscience plus facilement : tout est évident, il s’agit d’un miroir. Le problème vient quand l’homme oublie que la vie est un reflet de lui. Et notamment : Le pardon n’a jamais été à l’extérieur.
Le prêtre, la religion, Dieu, qui m’a pardonné à l’extérieur de moi, a toujours été un reflet de ma capacité à me pardonner.
Cette compréhension semble résonner dans tout mon être. Cette sorte de haine qui disait « on m’a volé ma capacité à me pardonner » se dissipe. Un grand soulagement peut se faire sentir. C’est comme si chacun se réappropriait sa capacité à se pardonner.

A ce moment-là, pleinement connecté à l’énergie collective, je ressens une bienveillance gigantesque. Au sein du groupe, de tous ceux qui partagent cette méditation, je ressens une grande générosité. C’est comme si chacun comprenait l’intérêt d’être ensemble, pour s’aider à Pardonner chacun nos blessures. Je vois une image où tout le monde partage sa compassion et son enthousiasme. C’est vraiment une belle image, je ressens mon cœur pleinement ouvert.

La culpabilité qui m’efface

Ensuite, on me parle de culpabilité. Me revient en flashback un rêve que j’ai fait il y a quelques jours. Dans ce rêve, je ressentais de la culpabilité. Alors, je me mettais à m’envoler, vers le ciel, comme pour partir d’ici. Une sorte de fée ou papillon me poursuivait en me disant « non, revient, ne pars pas encore dans le pays imaginaire ». Et moi je lui disais « laisse-moi tranquille ». Je ressentais, dans le rêve, une grande tristesse, et une vague de frisson immense dans tout mon corps.
Je comprends mieux ce rêve : la culpabilité m’empêche de m’incarner. Me sentant coupable, je préfère fuir la vie. Une partie de moi n’est pas là, n’est plus là, elle préfère partir plutôt que de faire face et d’assumer. C’est trop dur, je me sens coupable.
Je prends conscience que la culpabilité, c’est moi-même qui me juge et m’exile. C’est comme si je m’étais banni pour ce que j’avais pu faire. La culpabilité, cette énergie qui m’empêche d’être pleinement là, qui réduit et limite ma connexion corps-âme.
Au regard de l’étape précédente, je comprends que j’ai la capacité de me pardonner vraiment, et que ce fonctionnement d’exil m’en empêche. Pour me pardonner, je dois être là avec moi-même. Je dois revenir, être pleinement présent, dans l’écoute et la compréhension.
Alors je m’autorise à revenir, en face à face avec moi-même, de tout mon être.

Se pardonner soi-même

Pendant 10 bonnes minutes, je sens une résistance très violente en moi. « Je ne peux pas me pardonner » dis cette voix plein de tristesse et de remords.
J’ai alors la vision d’un rêve que j’ai fait il y a deux ans, une vie antérieure semble-t’il, ou alors une métaphore de mon esprit pour me faire comprendre certains blocages. Dans ce rêve, je suis une sorte de guerrier qui assiège une ville. Je tue des villageois innocents, avec une cruauté extrême, en étant totalement impassible. Je tue des enfants sans ressentir aucune émotion. Et puis, sous les ordre d’un chef, j’exécute une personne en place publique.
« Qu’est-ce que tu as fait? » Cette voix résonne dans ma tête, réveillant un désespoir et une culpabilité ultimes.

Je le sens paralysé face à autant de violence et de cruauté. Je ressens que c’est impardonnable. Je ne sais pas quoi faire. Je peux l’enfouir, mais c’est toujours là, actif en moi.
Je me laisse faire, je m’ouvre et cesse de chercher.

Au bout de quelques minutes, la solution tombe du ciel, et semble évidente.
Je ne suis pas cette personne, autant que je ne suis pas Arthur. Je suis la conscience, qui incarne des personnages. M’étant identifié à ce costume, je ne voyais pas comment le pardonner. Mais ce n’est pas « lui » que je dois pardonner, je dois pardonner en moi. C’est à dire, je dois accepter que cette expérience ait eu lieu, tout en libérant le poids émotionnel qui est en moi, car je n’ai aucune raison aujourd’hui, ici et maintenant, de m’y accrocher.
Je suis l’esprit, la conscience, au centre de ce que je suis, et de cet espace, je peux pardonner. Ma conscience s’est projetée dans une histoire, mais elle n’est pas cette histoire. Tout comme la bobine d’un film ne peut être jugée être cruelle car une scène d’un film l’est. La bonine, n’est qu’une bobine, ni bonne ni mauvaise, elle est ce qu’elle est, une entité permettant une projection de lumière et un voyage.
Pardonner veut dire « lâcher » et libérer la lourdeur, rien de plus. Pourquoi la garderais-je? Si je suis désidentifié de mes personnages, je n’en ai aucune raison, je peux la libérer.

Une voix spontanée émane de moi : « je peux me pardonner », « je me pardonne ».
A ce moment là, je fais un bond très fort. Un énorme blocage se libère dans mon corps et dans mon être. Wow, quel soulagement de sentir tout cela se libérer…

Pardonner les autres

Me viennent plusieurs images de personnes à qui j’en veux encore aujourd’hui. Des personnes qui, selon mon mental, m’ont blessé. Je leur en veux, et je garde ma douleur. Je leur en veux d’avoir mal aujourd’hui. Je leur en veux pour ce qu’elle m’ont fait qui est toujours là.
Je m’aperçois qu’inconsciemment, je me place en victime. La rancune m’empêche de voir que j’ai mal. C’est comme si, avoir mal et me plaindre était une manière de leur faire payer. C’est comme si je n’envisageais même pas la possibilité de leur pardonner, car ce serait un cadeau qu’elles ne méritent pas.
Prenant du recul sur tout cela, je m’aperçois à quel point c’est absurde : pour me venger, je garde ma blessure. Voilà ce que je fais, au final. Parce que je ne veux pas les pardonner, je conserve ma blessure.

Mais ai-je besoin de les pardonner ? Ou alors dois-je Pardonner ?
Je n’ai pas besoin de les pardonner eux, cela ne changera rien pour eux. Je dois pardonner en moi cette blessure, l’accepter et choisir de la libérer. Ce choix m’appartient et n’a rien à voir avec eux. En fait, si je les sors de l’équation, je retrouve mon pouvoir et ma capacité à me libérer de cette douleur.
La haine, la rancune et le désir de vengeance s’évanouissent, et mon esprit se concentre sur moi, où j’ai mal. Voyant de ma pleine présence cette partie de moi, j’accepte de pardonner en moi. Les douleurs se dissipent, la légèreté revient. Je me sens bien, de mieux en mieux. Comme c’est agréable, de pardonner.

Pardonner ses parents

Puis, me vient l’image de mes parents.
« Les premières personnes que l’on doit pardonner, ce sont nos parents ». Comme si, nos parents étaient les premières personnes à qui l’on en voulait. Etant plus concentré sur eux, sur leurs fautes et leur responsabilité, on en oublie que nos blessures peuvent se libérer en une fraction de seconde.
On ne se rend pas compte à quel point on les tient responsable. J’en prends conscience, et cessant de me concentrer sur eux, je regarde en moi où j’ai mal. J’en prends conscience, et petit à petit, la douleur se libère.
Je ne dois pas les pardonner, eux. Je dois pardonner, en moi, pour moi, et par moi.
Alors je pardonne. Les poids se libèrent. Tout s’allège.

La présence est le vrai pardon

Je prends conscience que le pardon est une sensation de présence. Pardonner, c’est revenir ici et maintenant. C’est oublier toute sorte de focalisation sur ce qui a été, sur ce qui est qui provient du passé, pour juste être présent, ici et maintenant, tout entier, avec notre cœur.
La plus belle preuve de pardon, c’est d’être pleinement incarné, ici et maintenant. Car, je rayonne l’amour, la bonté, et cela transcende naturellement tout le reste.

Le mot de la fin

J’ai énormément apprécié ce voyage intérieur que cette énergie collective m’a offert. Énormément de déclics et de transformations ont pris place en moi, et pour cela j’ai beaucoup de gratitude.
J’ai pu sentir la dynamique du groupe, et c’était très intéressant. Au début un peu statique, elle s’est mise en mouvement pour ensuite révéler toute sa bienveillance. Nous avancions tous ensemble dans cette aventure, vivant chacun de notre côté nos voyages respectifs, et à la fois relié à une dynamique collective.
C’était un grand plaisir de partager cette méditation.

J’ai le plaisir de vous annoncer, au vu des premiers retour que j’ai eu, et de mon propre ressenti, que cette première méditation a été un succès !

Je vous propose d’organiser une méditation collective toutes les deux semaines !

Et toi, qu’as-tu vécu pendant ce voyage ?

Si tu le souhaites, tu peux raconter en commentaire ce que tu as pu vivre, ressentir, comprendre pendant cette méditation collective.
Quels sont les déclics, les libérations et transformations que tu as pu sentir ?
Que cela soit quelques mots ou une histoire un peu plus longue (ou un gigantesque pavé comme moi), sens-toi libre de partager ton voyage ! Il sera lu avec la plus grande appréciation et gratitude !

Merci à tous ceux qui ont participé, car tout ce qu’il s’est passé, c’est grâce à chacun de nous !!!