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Nicolas Hulot s'est toujours battu contre l'énergie nucléaire. Mais depuis qu'il est Ministre de l'Ecologie sa vision sur ce sujet a changé. Il considère, en effet que l'objectif de faire passer de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité d'ici 2025 n'est pas atteignable, "sauf dans une brutalité excessive " laquelle entrainerait des dérapages concernant les objectifs climatiques du pays.
Il se veut donc désormais " réaliste ", comme il l'a expliqué le mercredi 8 novembre 2017 sur BFM TV. Ainsi, en tant que Ministre de l'Ecologie, il préfère attendre quelques années de plus avant de fermer certaines centrales nucléaires. Le temps que les énergies renouvelables puissent prendre le relais. Et il préfère aussi prolonger le nucléaire plutôt que de maintenir, voire développer les centrales au charbon, dont on sait qu'elles contribuent au réchauffement climatique.
Face aux attaques et aux critiques acerbes sur ses nouvelles prises de position, Nicolas Hulot se défend. " Non, précise-t-il, je ne recule pas face aux engagements inscrits dans la Loi de Transition Energétique de 2015. Nous avançons au contraire. L'objectif de réduction de la part du nucléaire sera réalisé, mais seulement décalé dans le temps ".
Les arguments de Nicolas Hulot ne convainquent cependant pas tout le monde. Yannick Jadot, Député écologiste européen s'étonne que le Ministre de l'Ecologie s'appuie sur l'affirmation des lobbies du nucléaire, à savoir que moins de centrales nucléaires, c'est plus de centrales au charbon.
Alix Mazounie, chargée de campagne nucléaire pour " Greenpeace France " estime quant à elle que Nicolas Hulot remet en question la loi de Transition énergétique en reportant de 5 à 10 ans l'échéance 2025 concernant le nucléaire.
Et David Cormand, Secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) s'inquiète des problèmes de sûreté que ce report va poser.
Mais Nicolas Hulot est convaincu qu'il a pris la bonne décision par rapport à la faisabilité de la transition énergétique, laquelle doit se passer sans rupture d'approvisionnement. Il se donne un an pour établir un calendrier précis de fermeture de 7 à 25 réacteurs sur les 58 dont sont équipées nos 19 centrales nucléaires, en tenant compte du nouvel objectif qu'il s'est fixé. Seule la centrale de Fessenheim sera fermée avant 2022 a-t-il confirmé.
Mais ce report va nous faire courir des risques supplémentaires d'accidents nucléaires. En 2030, en effet, 48 réacteurs nucléaires auront déjà atteint l'âge limite de fonctionnement qui est de 40 ans...
En toute logique le Gouvernement devra s'appuyer sur l'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour décider quels réacteurs devront être définitivement arrêtés. Cet avis était prévu en 2019. Mais l'ASN vient d'annoncer, ce mercredi 8 novembre 2017, qu'elle le reportait en 2020. Et ce n'est qu'en 2021 que l'avis sera transformé en prescription juridiquement imposable... Mais le Président de l'ASN, Pierre-Franck Chevet se veut rassurant... tout en étant inquiétant. Il estime en effet que si le niveau de sûreté des installations est actuellement " globalement satisfaisant ", " le contexte de moyen terme, lui, est préoccupant ".
Hervé de Malières