Boum! Salut à tous. Déjà rien que le titre est évocateur. Rien de putassier là dedans, mais surement l’expérience la plus intense que j’ai pu faire dans ma courte vie. Le Pérou a été un superbe voyage, l’Amérique du Sud est vraiment un beau continent lorsqu’on aime la montagne et les randonnées… Entre l’Asie du Sud-Est et les montagnes du Pérou, je pense que mon coeur balance un peu.
(Avant d’aller plus loin : notez que vous pouvez agrandir toutes les photos en cliquant dessus!)
L’effort physique
Lorsqu’on a réservé cette « excursion » à l’agence de voyage locale, on savait que ce serait dur, et on avait été mis en garde : bonnes chaussures, vêtements chauds, eau et snacks en bonne quantité… Mais la véritable épreuve, c’était surtout notre réveil à 3H du matin. On pourrait imaginer la ville de Cusco déserte à cette heure, mais l’activité étant devenue très touristique, bon nombre de touristes attendent dans le froid (rappelons que cette ville culmine à 3500m d’altitude et qu’en Mai, c’est le début de l’hiver) devant les hôtels et pensions.
Bref, après ce réveil et ce « pick-up » qui dure bien trop longtemps, on roule au moins 1h30 en direction du point de départ de notre ascension. Nous voilà parti pour un trek de 18km avec près de 800m de dénivelé positif et autant dans l’autre sens. Un sommet à 5200m d’altitude (difficile de dire exactement à combien, tant ça varie d’un site internet à l’autre… Mais l’idée est bien là).
Tout ça à jeun?! Non, rassurez vous, avant la douloureuse montée, tout le groupe de l’agence de voyage est attablé pour un petit déjeuner en règle. Pain, beurre, confiture, oeufs, soupe étrange et sucrée (j’ignore encore ce que c’était), café, pause pipi et là on est partis !!! On fait connaissance avec les autres membres du groupe et on se dit que ça va être difficile. Avant de monter, des marchands nous proposent des gants, bonnets, écharpes… Le petit vent est bien frais, et nous fait acheter chacun une paire de gants : à 2 ou 3 euros, on peut se le permettre.
Apu Vinicunca
Quelques mots sur Vinicunca, la montagne arc-en-ciel, qui d’après notre guide, Julian, est composée en son sommet de 10 couleurs, caractéristiques des minerais de fer, de zinc, de souffre, cobalt… Elle a été découverte il y a à peine deux ans et est depuis un an très connue dans la région de Cusco. La raison pour laquelle cela fait si peu de temps qu’on la connait est qu’avant d’être ce magnifique art naturel, c’était un glacier… Symbole irréfutable du réchauffement de notre planète terre, c’est très joli à voir, mais tout même attristant de savoir que le glacier a fondu…
Nous pouvons aussi admirer au sommet, dos à cette colline colorée, la montagne sacrée (Apu), Ausangate. Lors de l’Inti Raymi (fête du soleil, qui a lieu en Juin) des offrandes sont réalisées à cet Apu sont des feuilles de coca, de la chicha et un jeune lama noir (couleur de la pureté). D’ailleurs nous remarquons lors de la descente que nous n’avons croisé qu’un ou deux lamas noirs et des dizaines de lamas blancs, marrons, preuve de sa rareté.
Lorsqu’on regarde l’immensité des paysages et le chemin parcouru, quand je me dis que le tout est à environ 5000m d’altitude, ça me serre les poumons et le coeur, j’ai l’impression d’être toute petite et pourtant, d’avoir accompli quelque chose « d’immense ».
L’air pur des montagnes
Le retour fut réalisé par la vallée rouge, l’ancien glacier a laissé apparaître sa roche rouge et magnifique qui se mêle au vert intense de la végétation en contrebas. Plus on avance et plus c’est beau… la vallée est presque vierge, seulement quelques maisons occupées par des péruviens trop loin de toute école (4h de marche) pour pouvoir parler autre chose que le Quechua. Grâce à l’ouverture du tourisme les personnes vivants dans la vallée peuvent gagner un peu d’argent en revendant quelques snacks et bouteilles d’eau. Nous avons donc fait un geste en achetant des petites barres de maïs et quinoa soufflé (j’imagine). Nous sommes un groupe de quinze personnes et la vallée n’est rien qu’à nous…
C’est toujours dingue de se dire que la montagne est pure, même si on le sait, on ne réalise cet aspect que lorsqu’on retourne à la « civilisation » et que les odeurs de diesel et d’essence nous piquent le nez. C’est presque insoutenable et pourtant, une journée plus tard on ne sent plus cette odeur, tout en sachant qu’elle est encore là. Je vous mets ci-dessous une série de photos que j’aime particulièrement. Croiser tout ces petits alpagas et même les vigognes restent aujourd’hui les meilleurs souvenirs de notre voyage.
Vous aussi vous avez vécu un truc dingue de ce genre dans votre vie? Vous avez des questions sur cette ascension, n’hésitez pas.