Encore moins comprennent l'extraordinaire impact que la dignité a sur nos vie, nos relations.
Faites le test. Demandez à votre entourage de vous expliquer ce qu'est pour eux, la dignité. Vous verrez, ça deviendra flou.
La réponse la plus populaire devrait contenir le mot "respect". La dignité n'est toutefois jamais le respect. Le respect en est un ingrédient.
Le désir de dignité partagé transcende toute nos différences, avec nos identités propres au coeur de tout ça. Bien que notre côté unique soit importante, si on ne fait pas le pas vers la reconnaissance de nos identités uniques, partagées, le conflits naîtront.
Ce qui fait prendre la confiture, dans toute nos relations, c'est le désir d'être vu, entendu, écouté, traité équitablement. Être reconnu, compris, afin de se sentir confortable dans la réalité qui se présente à nous. Quand notre identité est acceptée, que l'on se sent inclus, on goûte à une certaine liberté et une indépendance dans une vie pleine d'espoir et de possibilité. Le respect pointe sa fière tête.
Quand quelqu'un s'excuse après vous avoir blessé, on est capable de reconnaître le tort d'autrui en se disant qu'il y a toujours moyen de renouer avec l'autre. "Je m'excuse" sont deux mots qui exigent beaucoup d'humilité en vieillissant. Et épice la dignité.
Et en respectant la dignité des autres, on renforce souvent la nôtre.
On naît tous avec une dignité, mais il est facile de la perdre. Certains s'appliqueront à vous la faire perdre ou encore à ne jamais vous faire réaliser que vous en avez une.
Parfois, c'est vous-même qui écraserez votre propre dignité avec de très mauvais choix.
Ou des choix douteux.
Deux cas récents Québécois.
Richard Bergeron est un homme formidable. Architecte, auteur du livre noir de l'automobile, urbaniste, ex-enseignant, grand voyageur en Afrique où il y a aussi travaillé et étudié les politiques urbaines; il a été consultant du ministère de la Métropole et auteur d'une dizaine d'études portant sur le potentiel de redéveloppement des espaces vacants situés en périphéries immédiate des stations de métro de Montréal, il a été président des coopératives d'habitations de Montréal, il a été responsable des analyses stratégiques de l'Agences Métropolitaine des Transports (L'AMT) et a aussi fondé son propre parti politique en 2004, a été de la seconde opposition de 2005, puis, troisième encore en 2009. Finalement, en 2014, il a encore terminé troisième derrière Denis Coderre et Mélanie Joly. Lassé, il est passé à l'Ouest et a joint l'équipe de Denis Coderre. Afin qu'enfin, ses idées aient une portée dans les cercles du pouvoir.
Coderre a perdu dimanche dernier.
Bergeron a effacé toute référence aux 4 dernières années sur son fil twitter et sur les réseaux sociaux, toute association au parti de Denis Coderre, et a mis sous son nom "fondateur du Parti Projet Montréal"...
...le parti actuellement au pouvoir. Mais maintenant mené par Valérie Plante. Mairesse de Montréal.
Plutôt gênant de la part de Bergeron.
L'autre cas est plus lourd.
Sylvain Archambault est au coeur d'allégations sérieuses d'inconduite sexuelle.
Le milieu culturel Québécois est minuscule. Mais ce n'est pas une raison pour se comporter en nain mental.
Madame Prégent a été incapable de condamner ce qui pointe vers Archambault. Elle a même tenté de d'en atténuer les accusations. De toute évidence, par amitié pour un collègue qui la met en valeur depuis quelque temps.
Bergeron et Prégent ont tous deux perdu une grande part de leur dignité.
Dignité et désespoir ne devraient jamais boire à la même fontaine.