A la Galerie Thaddaeus Ropac du Marais, à Paris, j’ai vu ce mois d’octobre 2017, « The beginning of something else » de Wolfgang Laib, artiste allemand très influencé par l’Inde.
Ce fut étrange, car l’exposition devait me faire entrer dans une sorte de spiritualité. J’attendais cet instant en marchant dans la rue. Je m’y préparais. J’avais hâte d’entrer en méditation.
Badaboum. La grande salle claire et blanche où avaient été déposés 6 gros blocs de granit noir de forme ovoïde… était envahie par un groupe d’étudiants (des Beaux Arts?). Ils étaient assis ou accroupis au sol, carnet et crayon en main. Sacs, écharpes, papiers et manteaux jonchaient le sol. La prof circulait de l’un à l’autre, donnant ses consignes (à voix basse, faut reconnaître) .
Les oeufs cosmiques, les Brahmanda, sensés représenter la création du monde, selon les textes sanskrits, allaient devoir redoubler d’énergie pour m’entraîner dans leur aura positive. Quant à la frise des 28 grands pastels blancs sur papier blanc qui faisaient procession autour des murs, elle avait intérêt à diffuser très fort son aimant d’immatérialité et d’intemporalité…
Bon, restons zen. Ignorons ces gentils jeunes gens. Faisons abstraction. Enjambons les sacs et laissons venir…
Eh ben, ça marche. Peu à peu, l’effet sacré de l’installation s’est imposé à moi. Les lourdes pierres se sont soudain mises en apesanteur. Les dessins à peine visibles sur les feuilles du mur sont sortis lentement de leurs nuées. J’étais bien. Une force douce s’échappait des oeufs noirs. Un souffle impalpable émanait des blancheurs dessinées aux murs.
Pas mal, monsieur Wolfgang Laib … Merci.
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