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Moins de 10 000 tonnes ! La récolte de miel de 2017 est aussi catastrophique en France que la petite récolte 2016*. Les conditions météo ont ajouté leurs effets à ceux des pesticides et les abeilles ont bien du mal à résister. Les journées printanières sont arrivées dès le mois de février, sortant les abeilles de leur hibernation avant les floraisons. La nourriture manquait. Puis des gelées en avril ont détruit de nombreuses fleurs, anéantissant à la fois les futures récoltes de fruits et de miel. D'autre part, les floraisons d'ordinaire étalées sur plusieurs mois, ont été très rapprochées. Aussi, les abeilles n'ont pas eu le temps d'engranger le nectar disponible avant qu'il se raréfie. Enfin, une période de sécheresse et de vent du Nord dans de nombreuses régions a eu un effet désastreux sur la production de nectar des fleurs.
Une première : des colonies manquent de nourriture en juillet
" C'est la première fois qu'on a trouvé en juillet des colonies qui avaient faim. Il faisait trop chaud, trop sec. C'était vrai pour les abeilles mais aussi pour les autres pollinisateurs et l'ensemble de l'environnement ", explique Henri Clément porte-parole de l'Union nationale de l'apiculture française (UNAF).
" Dans toutes les régions et particulier dans les grandes régions de production comme Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon... les récoltes sont en baisse de 60% à 80% par rapport à une année dite normale ", commente l'UNAF. Exemple sur le tournesol : la récolte variait en 1995 de 50 kg à 60 kg par ruche. Elle varie aujourd'hui de 12 kg à 15 kg.
Aux pesticides et à la météo se sont ajoutées les attaques des frelons asiatiques -désormais présents sur presque tout le territoire français- et les maladies favorisées par les pesticides.
Conséquence : de nombreuses exploitations apicoles produisent trop peu de miel pour assurer leur survie économique. De plus, elles sont concurrencées sur les prix par les importations de miel bon marché qui montent en flèche, et notamment de miel de Chine dont on sait qu'une partie est frelatée, a expliqué l'UNAF.
Pour rappel, dans les années 90, avant l'arrivée des néonicotinoïdes, la France produisait 35 000 tonnes de miel en moyenne chaque année. La récolte ne cesse de baisser et n'atteint plus depuis deux ans les 10 000 tonnes.
Anne-Françoise Roger