La jeune femme siffle crânement dans la maison où rode un chien enragé. La peur qui fait d’elle une petite fille rassurée par son propre bruit c’est celle de Cosette dans la noirceur des bois mais sans Jean Valjean. La peur de tous les dangers. Le pire étant de perdre le discernement, cette capacité à ce jour intacte, de détecter parmi eux ce redoutable renoncement que la raison impose. Elle imagine l’endormissement qui la guette insidieusement de se laisser attendrir, captive et lasse, par cet extrait de bonheur furtif quand le futur ex s’activait au fourneau le temps d’une chanson douce à la radio et que le chien ronronnait ;-). Dés demain il va falloir renoncer à tout cela. Mon dieu quel chantier ! Rester ou partir? La trahison ultime que l’on fait à soi-même ou bien porter le "chagrin des départs'? A contre courant de ses propres décisions lentement muries jusqu’au pourrissement! La peur de se fourvoyer avec entêtement dans l’impasse du raisonnement. Et constater, front et genoux écorchés à force d'escalader le mur du fond, que la trouille est une bien mauvaise conseillère. Animal apeurée, guidée par son instinct bien plus infaillible que l’intelligence, dont l’oreille dressée perçoit troublée le murmure du doute. Une teinte claire et perturbante venant adoucir la noirceur de la certitude. Ce n’est pourtant pas le moment de mollir la nuit précédant la ligne d’arrivée. Rupture(s) Bacalan 2017