Ce nouveau roman de Saphia Azzeddine (Mon père est femme de ménage, La Mecque-Phuket) invite à suivre les pas de Marie-Adélaïde, une jeune femme née sous X, qui ne trouve pas sa place au sein de la société. De familles d’accueil à un séjour en prison, en passant par des foyers et quelques petits boulots sans perspectives, elle devient par hasard la nounou d’une famille bourgeoise. Son prénom huppé et la marque du doudou avec lequel elle a été abandonnée semblent indiquer que ce milieu qu’elle déteste tant pourrait bien être le sien. Afin d’en avoir le cœur net et afin d’enfin savoir qui elle est, Marie-Adélaïde décide donc de se lancer à la recherche de sa mère biologique…
Le lecteur assiste donc à la quête identitaire d’une héroïne au caractère bien trempé qui, à défaut d’avoir su se construire à cause de ce X qu’elle trimballe depuis la naissance, s’est amusée à dresser des murs autour d’elle, rejetant ce monde où elle végète sans but et sans origines. Si cette recherche des origines sert de fil rouge au récit, à travers son personnage, l’auteure jette également un regard à nouveau particulièrement critique sur la haute bourgeoisie, tout en soulignant la différence, voire même l’incompatibilité, entre les différentes classes. Si je suis grand fan du style d’écriture incisif et percutant de Saphia Azzeddine, tout comme c’était déjà le cas lors de la lecture de « Combien veux-tu m’épouser ? », je n’accroche pas trop lorsqu’elle s’attaque à l’univers des riches. Je préfère quand elle utilise son franc-parler pour embrasser la cause des « petites gens », bien loin des milieux bourgeois.
Bref, je reste fan de son ton cynique et accrocheur, mais je conseillerais plutôt la lecture de « Confidences à Allah » ou de « Bilqiss », car celui-ci m’a moins emballé.
Publicités