Pour les fiches de lecture, je sépare en deux parties : un petit résumé de ce que je pense du livre, sans aucune révélation. Pour l’article plus détaillé, donc susceptible de contenir des révélations sur l’épisode, il faudra cliquer sur le lien en bas de ce résumé.
Après avoir hésité pas mal de temps, j’ai fini par prendre cet album jeudi dernier. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que je ne regrette pas mon achat, tant au niveau du scénario que du dessin délicieusement rétro.
Les aventures du Dr Strange ont toujours été un peu à part dans le monde de Marvel. Plutôt que d’être un banal super héros en collant combattant un banal super vilain en collant, le Sorcier Suprême protège la planète contre les forces du Mal, au niveau conceptuel (Dormamu ou Cauchamar, c’est quand même du lourd). J’avoue que même si je ne lisais pas ses aventures dans Strange Spécial Origines avec déplaisir, je ne suis pas un fan du personnage non plus. D’autant que le bon docteur n’est pas un personnage particulièrement actif dans l’univers Marvel, même s’il joue un rôle de plus en plus grand via les Illuminati, les évènements de Planète Hulk, World War Hulk ou les Secret Avengers.
J’avais donc zappé le premier 100% Marvel consacré au Dr Strange (même si mon frère me l’a prêté), où JMS (qui se dispute avec Bendis la palme du scénariste le plus prolifique) redéfinit les origines du personnage. Mais celui-ci, avec un auteur tel que Vaughan au scénario (les Fugitifs, Y le dernier homme ou Ex Machina), me donnait envie. Et bien m’en a pris.
Tel Dennis Quaid dans “Mort à l’arrivée”, le Dr Strange enquête sur son propre meurtre (enfin tentative de meurtre, il a la peau dure le doc !). Une partie du récit est donc livrée sous forme de flashbacks (comme dans Ex Machina), et on apprend petit à petit les tenants et aboutissants de l’histoire. Pour sauver son serviteur et ami (Wong), Dr Strange a cherché et trouvé ni plus ni moins que la panacée aux maux de l’humanité. S’en suit un conflit avec une florissante entreprise pharmaceutique qui ne veut pas du tout que ses clients ne soient plus malades (la critique de l’industrie pharmaceutique est à peine voilée). Strange finira par sauver son ami mourant et même par emballer la fameuse Infirmière de nuit (le médecin qui soigne les super héros). Le tout en passant par un affrontement avec le médecin qui avait tenté de sauver les mains de Strange suite à l’accident qui est à l’origine de son histoire (et qui se révèle être un autre disciple de l’Ancien).
Confronté à un dilemme atroce - laisser mourir Wong pour utiliser la panacée et guérir l’humanité - le Dr Strange finit par choisir de sauver son ami. J’avoue que ce choix était téléphoné dès le début du livre, on ne peut pas imaginer Strange sans Wong ! (quoique Marvel a tué Captain America, donc on peut s’attendre à tout). Le scénario est en tout cas bien ficelé, les lecteurs occasionnels des aventures de Strange ne sont pas largués car il n’y a pas d’omniprésents appels du pied à la continuité du personnage. J’aime bien également l’exploitation du concept du médecin dédié aux héros, avec une scène amusante dans la salle d’attente (Iron Fist et Araña qui parlent de leurs bobos, c’est excellent). J’ai apprécié également que l’on exploite davantage les blessures de Dr Strange au niveau de ses mains (le dessin avec les cicatrices est très bien fait), ainsi que son ancienne arrogance.
Quant au dessin, c’est une vraie découverte. D’un premier coup d’oeil, il peut paraître un peu brouillon. Mais c’est en fait un style rétro très proche de celui de Ditko dans les aventures du Dr Strange datant de quelques décennies. C’est beaucoup moins fouilli que sur Bullet Points par exemple, et c’est même rafraîchissant. J’ai eu l’impression de parcourir un vieux Strange Spécial Origines en dévorant cet album.
Bref, un achat sur un coup de tête qui déboule sur un coup de coeur. Je ne regrette absolument pas mon investissement