Dimanche dernier, était arrêté, à l'aéroport Roissy Charles de Gaulle de Paris, François Compaoré, petit-frère de Blaise Compaoré, l'ex-président burkinabé, en vertu d'un mandat d'arrêt international délivré par le Burkina Faso, dans le cadre d'une enquête judiciaire relative à l'assassinat, en 1998, du célèbre journaliste d'investigation Norbert Zongo.
On espère qu'il sera très vite extradé à Ouagadougou. Ce qui permettra à la justice - qui s'est déjà penchée sur cette affaire criminelle en prononçant en 2006 un non-lieu - de lever les derniers obstacles sur la mort de M. Zongo.
Un homme connu pour avoir exercé avec professionnalisme, zèle et courage son métier. Pour beaucoup, y compris pour la Commission d'enquête indépendante d'alors, il a été assassiné avec trois compagnons, en ayant voulu enquêter sur le meurtre du chauffeur de François Compaoré.
Directeur de publication de l'hebdomadaire l'Indépendant, Norbert Zongo était le vigile enthousiaste de son pays et du projet démocratique que ce dernier cherchait à construire. Sa plume dénonçait les dérives, les inconséquences et les incongruités du régime de Compaoré.
C'est pour cette raison que l'annonce de sa disparition fut un choc pour tout le pays. La société civile manifesta, protesta.
Guillaume Camara