Cinq migrants au minimum, dont un enfant, ont trouvé la mort lundi en mer Méditerranée, un énième drame de l'immigration dans lequel, l'ONG allemande Sea-Watch et les gardes-côtes libyens se rejettent la responsabilité.
Selon l'ONG Sea-Watch, les gardes-côtes libyens avaient fait appel lundi matin à son navire Sea-Watch 3 pour porter secours à un canot pneumatique en détresse à 30 milles nautiques de la Libye.
Selon l'ONG allemande, le patrouilleur des gardes-côtes est arrivé sur le site "quasiment en même temps" que le navire Sea-Watch 3 et a commencé à embarquer à bord les clandestins. Toutefois, précise l'ONG, la brutalité de son équipage a donné lieu à un mouvement de panique sur l'embarcation. Nombre de migrants sont ainsi tombés à l'eau et le navire libyen est reparti "à grande vitesse".
Plusieurs migrants, précise l'ONG, étaient encore agrippés sur les échelles sur ses flancs. Pour éviter qu'ils ne tombent à l'eau, un hélicoptère de la marine italienne a freiné le navire pour permettre aux clandestins de monter à bord du patrouilleur libyen.
Pour sa part, le porte-parole de la marine libyenne, le général Ayoub Kacem, a accusé Sea-Watch d'avoir provoqué, de par sa présence, "la panique et la confusion" parmi les migrants. "Ils voulaient tous atteindre le navire de l'ONG allemande. Même ceux qui ont été secourus et embarqués sur le navire des gardes-côtes libyens ont sauté dans l'eau pour atteindre le Sea-Watch, qui a ignoré les ordres de quitter les lieux", a-t-il déclaré.
En réaction, Sea-Watch a publié des photos sur lesquelles apparaît le patrouilleur libyen à côté du canot et plusieurs migrants et une vidéo d'un hélicoptère s'approchant du navire libyen afin de le ralentir.
L'équipage de cette ONG a recueilli 58 migrants et cinq dépouilles, dont celle d'un enfant. Quant au patrouilleur libyen, il est rentré avec à son bord, 47 migrants.