Il y a eu trois phases. Jusqu’à présent, je m’étais intéressé aux victimes, à des héros positifs. Mais, en écrivant le scénario de Fritz Bauer, un héros allemand, j’ai beaucoup lu sur l’Argentine des années 50, je suis à plusieurs reprises tombé sur Mengele. Je savais comme tout le monde qu’il n’avait pas été arrêté et je me suis demandé ce qu’avait été sa vie, sur laquelle beaucoup d’histoires avaient circulé. C’était plutôt excitant. Ensuite, j’ai tourné autour. Quand il a fallu monter sur le ring, ça a été terrible ! J’ai eu l’impression de devenir la marionnette de Mengele. Et puis, à partir du moment où j’ai compris comment j’allais raconter cette histoire-là, dix ans de dolce vita et vingt ans de chute abyssale, j’ai repris le dessus sur lui.
Par ailleurs, le Renaudot essai va à Justine Augier pour De l'ardeur (Actes Sud, à la fête aujourd'hui), un document poignant sur la Syrie d'aujourd'hui et plus particulièrement sur une femme avocate, journaliste, activiste des droits de l'homme, disparue depuis presque quatre ans, Razan Zaitouneh.
Et le Renaudot poche confirme l'existence de la filière entre l'autoédition et l'édition traditionnelle, Louisiane C. Dor ayant publié d'abord Les méduses ont-elles sommeil? chez Amazon avant d'être repérée par Gallimard et d'entrer cette année dans la catalogue Folio.