Critique de Indociles, de Murielle Magellan et Audrey Dana, vues le 1er novembre 2017 au Théâtre des Mathurins
Avec Audrey Dana et Lucie Antunes, dans une mise en scène de Audrey Dana et Murielle Magellan
J’ai entendu parler de ce spectacle pour la première fois lorsque Le théâtre côté coeur en a dit beaucoup de bien dans la première émission de Radio Mortimer de la saison. Indociles, ça me parle. J’ai tendance à l’être, et à l’afficher avec fierté, lâchant rarement un combat lorsque j’estime qu’il est mené pour de justes raisons. L’indocilité commence lorsque l’injustice fait rage, lorsque l’incompréhension anime et que le besoin de s’exprimer se fait ressentir. Loin, les barrières trop conventionnelles ; loin, la soumission à un conformisme sociétal imposé. Indocile, je pensais me retrouver dans ce spectacle.
Le spectacle proposé par Audrey Dana s’articule autour de la vie d’une jeune fille qui sait lors de son plus jeune âge qu’elle voudra être peintre. Mais comme les choses ne sont pas simples, il ne suffit pas de vouloir pour être, et son père passe un pacte avec elle : peintre, elle le sera si elle obtient son bac. Docile malgré elle, la jeune femme accepte. Elle tente de refouler son trop plein d’énergie dans un monde se basant sur les apparences, où le calme et la politesse font loi. Autour d’elle, des rencontres, chacune indocile à sa manière.
Je dois reconnaître à Audrey Dana et à sa partenaire Lucie Antunes, à la batterie, une belle énergie. La comédienne incarne chaque personnage avec un dynamisme et un souffle sans cesse renouvelé. L’accompagnement musical est bienvenu, soutenant le rythme déjà effréné des compositions qui s’enchaînent, appuyant cette vitalité qui déborde déjà de l’actrice.
Néanmoins, j’ai trouvé le tout un peu trop fade pour un spectacle qui se veut insoumis. En effet, les personnages dessinés restent malgré tout trop obéissants à mon goût et j’aurais souhaité une vraie rébellion, tant dans le fond que dans la forme. J’ai eu du mal à comprendre où le spectacle voulait réellement nous emmener, pourquoi nous montrer ces différentes étapes de vie, et comment je pourrais entrer avec elles dans l’histoire. Il y a de beaux moments, mais le tout ne laisse pas une impression d’indiscipline marquée. Seule la dernière scène marque une belle envolée et donne littéralement envie de se révolter à son tour.
Une indocilité qui manque un peu de mordant.