Demain la 23ème « Conférence des parties », ou COP23, ouvrira ses portes à Bonn, en Allemagne. Souvenez-vous: il y a deux ans, la sommet de Paris contre le réchauffement climatique portait le nom de code COP21. Entretemps, en 2016, c’est la ville marocaine de Marrakech qui a accueilli la COP22. Cette année et pendant deux semaines, les délégations des nations vont se réunir dans l’ancienne capitale allemande sous l’égide des îles Fidji. Cet état insulaire, directement menacé par la montée des eaux, aura fort à faire pour défendre l’engagement des pays lors de la COP21 à limiter la hausse de la température moyenne de la planète à un maximum de 2 °C après l’annonce par Donald Trump de la défection des Etats-Unis.
C’est dans ce cadre tendu que le groupe Drive, actif dans la promotion des véhicules électriques, et l’association MIPAI (Association marocaine d’intelligence et d’affaires publiques), ont décidé d’organiser un rallye visant à promouvoir la mobilité durable. Baptisé « Light Us, Road to COP23 », ce convoi véhicule symboliquement une torche reliant Marrakech, ville organisatrice de la COP22, à Bonn et à la COP23. Un périple traversant 7 pays sur près de 4’000km auquel participent 17 voitures de marques Tesla et sensé arriver à Bonn le jour même de l’ouverture de la conférence, soit le lundi 6 novembre.
Cliquer pour visualiser le diaporama.L’hôtel Moevenpick Marrakech
Parmi les participants, plusieurs familles ont fait le pari de faire la route avec leurs enfants à bord. Le but? Démontrer qu’il est désormais possible de parcourir de longues distances en véhicule électrique, et de ce fait changer de façon de voyager afin de préserver l’environnement. Ce point de vue a poussé l’organisation de la COP à reconnaître l’initiative, également parrainée par l’UPM, l’Union pour la Méditerranée. Alors qu’en Europe du Nord le nombre de points de chargement se multiplie à grande vitesse, c’est encore loin d’être le cas dans les pays du Sud. D’où le côté aventurier de cette expédition, dont nous avons eu la chance de faire partie.
Le sponsor de ce défi est suisse: il s’agit de la chaîne hôtel Moevenpick Hotels. C’est justement au fraîchement ouvert hôtel Moevenpick de Marrakech que nous nous rendons pour prendre le départ. Voici notre journal de bord.
JOUR J-1 – DIMANCHE 29 OCTOBRE
MARRAKECH, MAROC – Les participants sont arrivés! Belges, Suisses, Français, Marocains, Russes,… les équipages prenant le départ proviennent de plusieurs pays. Et c’est sous une température de 38 °C, hors norme pour la saison même à Marrakech, que la cérémonie d’ouverture de notre rallye « Light Us, Road to COP23 » se tient au bord de la piscine de l’hôtel Moevenpick Marrakech. Autorités politiques marocaines et invités VIP se mêlent aux participants pour découvrir l’attraction de la soirée: l’association MIPAI dévoile la torche intéractive que nous porterons de Marrakech à Bonn. Pas question de fêter la chose jusque trop tard dans la nuit: demain, c’est le grand départ, et il s’agira de se lever tôt.
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JOUR 1 – LUNDI 30 OCTOBRE
DE MARRAKECH, MAROC À TANGER, MAROC – Grâce aux puissants chargeurs électriques disponibles à l’hôtel, les 17 voitures sont en charge maximale, prêtes au départ. Nous faisons peu à peu connaissance de tous les participants prêts à s’élancer. Parmi ceux-ci, nous découvrons plusieurs familles, dont notamment celle d’Eric et Tiphaine: cinq enfants à eux deux! Une tribu qu’ils casent dans une voiture Tesla Model X. L’aventure en famille. Après moultes salutations et palabres, nous partons en convoi jusqu’à la sortie de la ville de Marrakech à 9h30, une heure et demie en retard sur l’horaire initial. Rien d’étonnant dans un pays méridional, mais un détail qui portera à conséquence toute la journée.
Première halte au Green Energy Park, à Ben Guerir. Cette ferme solaire produit de l’électricité et sert de centre d’études. Différentes structures de panneaux solaires en forme de fleur ou d’arbre y ont notamment été développées. Pendant que les voitures sont en charge, nous visitons les installations. Le temps file et notre retard s’accentue. Nous passons au large de Casablanca en restant sur l’autoroute. Le convoi se scinde en deux: les véhicules équipés des plus grandes batteries filent directement sur Bouznika, tandis que les autres doivent faire un arrêt intermédiaire sur une aire d’autoroute à Settat. Ces deux points cumulent deux points faibles, d’une part ils ne disposent pas de bornes suffisantes pour accueillir tous les véhicules simultanément, d’autre part la puissance électrique disponible n’est pas idéale, ralentissant le temps de chargement. Or notre timing est serré: plusieurs responsables politiques nous attendent à Rabat, devant les ruines de Chellah, pour une pause déjeuner avec une réception officielle. Raté: nous n’y arriverons qu’à 18 heures. Les officiels sont partis, mais une foule de curieux est toujours là pour saluer notre convoi. Il est étonnant de constater la popularité de notre rallye et l’enthousiasme des Marocains pour cette initiative. Heureusement, notre déjeuner nous attend encore. Nous le prendrons à l’emporter en doggy bag: une longue route reste à faire.
Aire d’autoroute de Kénitra: nous arrivons au point de recharge à 22 heures. Là encore, pas assez de bornes ni de puissance pour charger toutes les voitures simultanément. Une partie du convoi réussit à rouler directement jusqu’à Tanger, où les autorités, dont le Wali, main du roi au Maroc, nous attendent au Moevenpick Hotel Tanger. L’un d’entre eux tombe en panne sèche – enfin, vous voyez le principe – à moins d’un kilomètre du but! Et c’est lourd à pousser, une Tesla… De notre côté, nous repartons enfin et arrivons sur place après 2 heures du matin. Dommage, pas le temps de profiter de l’hôtel au bord de la plage: le réveil est réglé sur 6 heures! Nous ne le savons pas encore, mais une drôle de surprise nous attendra au réveil….
…LA SUITE AU PROCHAIN EPISODE
– Jorge S. B. Guerreiro