Partager la publication "[Critique] SECURITY"
Titre original : Security
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Alain Desrochers
Distribution : Antonio Banderas, Ben Kingsley, Liam McIntyre, Gabriella Wright, Cung Le…
Genre : Action
Date de sortie : 12 octobre 2017 (DTV)
Le Pitch :
Eddie, un vétéran des Forces Spéciales trouve un travail de vigile dans un grand centre commercial. Durant sa première nuit, il recueille avec ses collègues une enfant morte de peur. Peu de temps après, un commando d’hommes sur-armés attaque le bâtiment. La nuit sera longue…
La Critique de Security :
Il y a maintenant déjà quelques années que Millenium, la boite d’Avi Lerner, un producteur israélien, a « remplacé » la Cannon, la florissante entreprise de Menahem Golan et Yoran Globus. Après des débuts discrets dans les années 90, Lerner s’est fait remarquer, toujours comme le duo Golan/Globus, en enchaînant les films d’action à budgets modérés, avec des stars ou ex-stars du genre comme Jean-Claude Van Damme, Mickey Rourke ou Steven Seagal. Et comme pour la Cannon, c’est finalement Sylvester Stallone qui donna sa crédibilité à Millenium Films, avec John Rambo dans un premier temps et la trilogie Expendables dans un second (aujourd’hui, Sly est d’ailleurs fâché avec Lerner suite à différent sur Expendables 4). Lerner qui a aussi produit des films comme Le Dahlia Noir, King Of California, The Iceman, La Chute de la Maison-Blanche et La Chute de Londres ou encore le récent Hitman & Bodyguard. Souvent dans l’action pure et dure, mais pas toujours, Avi Lerner a pris une place centrale à Hollywood, abreuvant les bacs des revendeurs de séries B qui parfois ne sortent même pas en salle. Des films qui se basent souvent sur la recette jadis exploitée avec succès par la Cannon, avec bien sûr beaucoup moins d’originalité, à l’instar de Security, on y vient enfin, le nouveau long-métrage porté par ce cher Antonio Banderas…
Une nuit en enfer
Si Banderas a débuté à Madrid, principalement sous la direction de Pedro Almodovar, il a aussi su s’imposer comme l’un des action men les plus réputés des années 90, notamment grâce à Desperado, de Robert Rodriguez. Un filon que l’acteur espagnol a exploité pour le meilleur et pour le pire, avec Zorro et d’autres films plus ou moins dispensables. Aujourd’hui, c’est dans la peau d’une sorte de John McClane qu’on le retrouve, lui qui se voit dans l’obligation de défendre une jeune fille d’une escouade de tueurs, dans un centre commercial, en pleine nuit. Le pitch de Security n’est pas d’une originalité folle mais au fond, ce n’est pas très grave tant ce n’est pas vraiment ce qu’on attend de ce genre de production. Ici, c’est l’action qui compte. L’histoire est ce qu’elle est, elle va directement à l’essentiel, ne prend pas de détour et ne réserve donc pas de surprise. Le chemin que prend Security est balisé à l’extrême et on sait déjà comment tout ceci va se terminer alors que le film a débuté depuis 10 minutes à peine. Mais encore une fois, ce n’est pas important car il n’y a pas de fausses promesses. L’action est au rendez-vous c’est le principal. Une action dans laquelle Banderas sait se montrer convainquant, même si parfois, le réalisateur, un certain Alain Desrochers, s’enflamme un peu et en fait des caisses, tentant de marcher maladroitement sur les plates-bandes de John Woo et d’autres maîtres de la discipline. Le tout sans trop de succès car il est évident que Security n’est jamais plus satisfaisant que lorsqu’il embrasse sa condition sans chercher à péter plus haut que son cul.
Antonio de-Banderas-pas
Principale attraction de ce manège convenu mais divertissant, Antonio Banderas fait preuve d’une belle prestance, maîtrisant parfaitement son personnage et son caractère mi-torturé par un passé violent, mi-pince sans rire. Dans le rôle de la machine à tuer que tout le monde sous-estime, il fait largement le job tandis qu’en face, Ben Kingsley, décidément souvent là où on ne l’attend pas, reste dans les clous et répond par l’affirmative à tous les bons gros clichés du méchant made in 90’s. Basé sur une montée en puissance qui respecte les codes de classiques comme Assaut, Security ne laisse que peu de place à l’ennui. Pas ambitieux, il compense par son application à honorer le genre auquel il s’attache. En gros, rien à voir avec par exemple les films récents de ce bon vieux Steven Seagal qui sont aussi trépidants qu’un épisode des Teletubies et qui s’apparentent à autant de grosses arnaques bien opportunistes. Non, Security est honnête. Il promet de l’action et donne de l’action. Au fond, c’est suffisant.
En Bref…
Security est une bonne petite série B d’action à l’ancienne. Exactement le genre qu’on retrouvait dans tous les vidéo-clubs et qui faisait le bonheur des amateurs le samedi soir. L’originalité en moins bien sûr…
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Metropolitan FilmExport