Au revoir là-haut, film d'Albert Dupontel, d'après le livre de Pierre Lemaître

Publié le 03 novembre 2017 par Onarretetout

Les premières images de la guerre (un chien porteur de message traverse un paysage boueux jusqu’à l’intérieur des tranchées) nous collent au siège de la salle de cinéma. Albert Dupontel parvient à rendre visuelle la description faite par Pierre Lemaître. Le décor d'un Paris au début du XXe siècle, qui rappelle ceux de Jean-Pierre Jeunet, a le mérite de nous transporter dans un temps qu'aucun de nous n'a connu. On retrouve l’esprit du livre, avec des variations : tel rôle un peu plus important, une conclusion différente, une entrée elle-même différente. Mais, si l’interrogatoire auquel on assiste n’existe pas dans le livre, c’est parce que le livre, lui, existe et que le réalisateur sans doute considère qu’on peut légitimement se demander si Albert Maillard (le même prénom que Dupontel !) est coupable, et de quoi. Il raconte, Maillard, les faits en les déformant parfois un peu mais il témoigne bien de l’ambiance délétère qui a suivi la « Grande Guerre ». Un vrai jeu de massacre. Y passent tous les masques, les merveilleux et les hideux. Aux éclats des obus labourant la terre et enterrant vifs les hommes répondent les bouchons de champagne renversant les caricatures de ceux qui l’ont voulue, de ceux qui ne l’ont pas empêchée, de ceux qui l’ont dirigée, de ceux qui en ont profité, de la sale guerre.