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#metoo mais pas que : quand les filles doivent se justifier…

Publié le 02 novembre 2017 par Jfcauche @jeffakakaneda

#metoo mais pas que : quand les filles doivent se justifier…

C’est la période. #metoo sur les réseaux sociaux face à ces harcèlements inadmissibles. Mais pas que… Il y a aussi le coté moral. Dans le domaine musical, je suis souvent surpris de voir que dès qu’une vidéo sur Youtube par exemple met en scène une djette ou une artiste effectuant quelques prouesses, il faut systématiquement décortiquer, vérifier, zoomer, traquer chacun de ses gestes pour voir s’il n’y a pas tricherie, fake. Les commentaires regorgent de questions existentielles sur le sujet. Si en sus elle est jolie, inutile de chercher ; la sentence tombe rapidement : il y a fake. Peu importe que l’on en ait la preuve ou pas. Curieusement, si c’est un homme, la question ne se pose pas.

Quand je lance ce sujet, on me renvoie souvent en référence la vidéo de Paris Hilton aux platines où l’on voit clairement un technicien à quatre pattes devant la console en train de faire les réglages, tandis que Paris réagit à contretemps. Certes… Mais c’est Paris Hilton et les fakes sont loin d’être l’apanage des demoiselles. Des djs ou groupes masculins en pleine tricherie, on peut en trouver à la pelle. Je me souviens d’un groupe un soir de fête de la musique qui maniait si bien la batterie électronique, les synthés et autres contrôleurs midi. De l’endroit où je me trouvais à l’intérieur du bar, je pouvais apercevoir la seule piste ouverte sur leur impressionnante table de mixage qui correspondait à … Quicktime ! C’était du playback pur et dur qui ne les empêchait pas de lever les bras régulièrement en signe de victoire et de faire d’impressionnants moulinets de mains sur les machines.

Ce soir, petit hommage à toutes celles qui m’ont marqué, me marquent ou que j’aime simplement écouter dans le monde de la musique plus ou moins (ou pas) électronique / contemporaine / expérimentale / noise / bizarre. En vrac mais sans pouvoir faire autrement que de commencer par Björk que l’on a souvent réduite au statut de « chanteuse certes aux capacités vocales impressionnantes, mais heureusement assistée de mâles compositeurs », alors qu’elle met énormément la main à la pâte. Certains albums sont quasi-entièrement de sa main, tout au moins pour la phase initiale, suite à laquelle elle invite ses amis à s’en emparer. Si tu me lis, pense à moi pour le prochain album ou les remixes… Merci.

😉

Artiste inclassable, d’une grande simplicité et que j’ai eu le grand plaisir de rencontrer peu de temps avant sa mort : Liza N’Eliaz.

Je l’ai découverte chanteuse du groupe Shane Cough et je suis toujours aussi fan de ses différents projets, Clytem Scanning.

Elle a bercé une partie de ma jeunesse teknoïde et brisé quelques barrières dans ce monde, Miss Djax.

Sans oublier sa comparse, Marusha, trop souvent réduite au statut de « pop-star ». C’était une formidable djette.

Je pensais cette période enterrée quand j’ai découvert Paula Vélez et toute la bande de djettes qui perpétuent une techno froide et hypnotique comme je les aime (Fernanda Martins <3, Sheefit, Nina Kraviz, Fatima Hajii, Marika Rossa, Ksenia Meow…).

Artiste disparue elle aussi malheureusement, qui constitue une de mes premières claques musicales, Ofra Haza.

Mention spéciale à Sally Ann de Paula Powered avec qui j’ai eu l’occasion de participer à un débat sur les licences libres lors des dernières RMLL.

Dans le domaine de la musique Chiptune, Toriena, qui me fait toujours sourire, tellement elle déborde d’énergie.

Plus proche géographiquement, la voix mystérieuse d’Alex de Drive with a dead girl.

J’ai rencontré sa voix par hasard sur un marché. Depuis, difficile de décrocher, Mae Karthauser.

Sa musique minimaliste m’a accompagné pendant des heures et des heures, Eliane Radigue.

Respect éternel envers celle qui a su dominer si bien le bruit, Nic Endo.

Enfin, mon coup de coeur actuel, une exploration plus que captivante des travaux de Shiva feshareki.

Je ne saurais finir sans avoir une petite pensée pour toutes les gamines que j’ai pu avoir en atelier, qui ont tâté de la boite à rythmes, du synthétiseur, du séquenceur, qui ont exploré leur école / collège micro à la main. Merci les filles ! Ne vous laissez pas impressionner !


Classé dans:Musique, Réflexions

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