Si le microbiote des personnes âgées est décrit comme étant plus ou moins diversifié que celui de cohortes plus jeunes, cet examen transversal mené sur plus de 1.000 participants en très bonne santé, montre que la composition globale du microbiote des personnes âgées en bonne santé est tout à fait comparable à celle de personnes décédées depuis des décennies. En bref, chez les personnes en très bonne santé, le microbiote intestinal diffère peu entre les âges de 30 à 100 ans. Ces travaux présentés dans mSphere consolident ainsi le rôle clé du microbiote intestinal et des facteurs qui le déterminent comme l'alimentation, dans l'âge biologique de l'hôte et ses résultats de santé.
Les chercheurs de l'Université de Western Ontario, dont l'auteur principal, Greg Gloor, professeur à l'École de médecine (sur visuel), du Lawson Health Research Institute (UK) et du Tianyi Health Science Institute de Zhenjiang (Jiangsu, Chine) confirment avec leur analyse le lien entre le vieillissement en bonne santé et la santé de l'intestin.
Les chercheurs ont recueilli et examiné le microbiote intestinal d'une cohorte transversale de plus de 1.000 participants, âgés de 3 à plus de 100 ans, e très bonne santé et sans antécédents familiaux de maladies. Leur analyse aboutit à plusieurs résultats frappants :
- la composition globale du microbiote des participants les plus âgés en bonne santé est similaire à celle de personnes décédées depuis des décennies ;
- les principales différences entre les groupes dans les profils de microbiote intestinal sont identifiées avant l'âge de 20 ans ;
- le microbiote intestinal diffère peu entre les sujets en très bonne santé de 30 à 100 ans ;
- le microbiote intestinal des hommes semble être plus variable que celui des femmes.
Une corrélation directe entre la santé et les microbes de l'intestin : pris ensemble, ces résultats suggèrent en effet que le microbiote des personnes en bonne santé diffère peu en fonction de l'âge, de 30 à plus de 100 ans. Mais les auteurs ajoutent que cette similarité est très probablement une conséquence d'un mode de vie sain et d'une bonne alimentation même si ces facteurs ne peuvent être déduits directement de leur étude. Ils posent la question : " si vous pouvez rester actif et bien manger, vieillirez-vous mieux, ou le vieillissement en bonne santé est-il prédit par les bactéries présentes dans votre intestin ? "
Une base de référence pour les cohortes futures souffrant de maladies chroniques ou aiguës : l'analyse apporte en effet des données qui pourront servir de repère en caractérisant le microbiote de personnes d tous âges, en très bonne santé. " L'objectif est également d'apporter de nouveaux systèmes de diagnostic du microbiome, puis d'utiliser les aliments et les probiotiques pour tenter d'améliorer les biomarqueurs de la santé ".
En attendant, l'étude suggère que le maintien de la diversité des communautés du microbiote intestinal, en particulier au cours du vieillissement est un " biomarqueur du vieillissement en bonne santé ".