Son père, Jawaharlal Nehru était aussi une figure pivot du mouvement d'indépendance indienne et sera le premier Premier Ministre de l'Inde souveraine. Indira sera fortement influencée par papa, étant exposée toute sa jeunesse à des figures politiques importantes, dont le Mahatma Gandhi, avec lequel elle se fait prendre en photo, enfant.
En 1941, elle s'investit dans le mouvement indépendant indien auprès de son père. L'Inde est alors sous l'empire britannique. Le mouvement se donne une dimension militaire, voyant que l'Inde se bat avec distinction auprès des Britanniques durant la Seconde Guerre Mondiale. On demande même l'indépendance militaire dès 1942. Ce qui sera refusé par les Britanniques. Lors de ses études en Angleterre, Indira fait la rencontre de Feroze Gandhi (aucun lien avec le Mahatma je le rappelle) étudiant à la London School of Economics. Gardés à distance pendant un temps en raison du conflit de la Seconde Grande Guerre, ils se marient en mars 1942.
Quand l'Inde devient indépendante, le père d'Indira en devient le premier Premier Ministre. Assistante non officielle de son père, elle apprend beaucoup de son règne de Premier ministre qui s'étend jusqu'en 1964. Elle se forge aussi beaucoup d'appuis politiques pour le jour où elle voudra, elle aussi, peut-être, devenir PM. À la mort de son père (1964) elle est nommée Ministre de l'Information et de la Diffusion sous le cabinet de Lal Bahadur Shastri. Mais celui-ci décède d'une crise cardiaque presqu'aussitôt. en janvier 1966, à l'âge de 61 ans.
Avec l'aide du Président du Congrès, Indira Gandhi est faite Première Ministre. Très vite, elle devient fort populaire. Tout d'abord c'est une femme, ce qui est bien accueilli dans un contexte politique hostile avec le pays voisin qu'est le Pakistan. En effet, la guerre entre les deux pays fait rage depuis la dissolution du dominion de 1947. On ne s'entend pas sur à qui devrait appartenir le Cachemire, entre autre chose.
La personnalité d'Indira plait d'abord beaucoup et ses politiques économistes populistes sont fortement bien reçues. Elle introduit une économie gauchiste et stimule la productivité agricole. En 1971, elle mène l'Inde à une éclatante victoire sur la Pakistan dans le conflit qui les opposaient depuis toujours. Elle reçoit le prestigieux Bharat Ratna. Trois ans plus tard, l'Inde complète son programme nucléaire et peut fabriquer sa propre bombe. Mais tout n'est pas nécessairement rose pour autant. Depuis le début des années 70, l'inflation fait mal aux citoyens. Les niveaux de vie baissent dramatiquement et des rumeurs de corruption gouvernementale forcent Indira Gandhi à déclarer l'état d'urgence en 1975.
Elle fait alors emprisonner ses opposants politiques, brime les droits individuels à répétition, et censure la presse. On lui prête maintenant des traits d'authoritariste, prête à ignorer les principes de base de la démocratie.
Son fils Sanjay, prend aussi du galon au gouvernement et ternit la popularité du nom Gandhi, popularité devenue presqu'inexistante dans la seconde partie des années 70. Sanjay fait le ménage dans les bidonvilles, ce qui l'aliène d'une large partie de la population indienne. De plus, il oblige un contrôle des naissances, puisque l'Inde est sur la voie de la surpopulation (il ne se trompait pas). La popularité Gandhi devient rare. En 1977, Indira Gandhi perd ses élections. Elle quitte momentanément la vie politique.
Elle est attaquée par des hooligans d'un parti adverse dans la ville de Tamil Nadu, mais est sauvée par un ami nationaliste qui se place en bouclier humain face à elle.
Elle fait un retour en 1980. Elle revient comme ministre de la défense. Son fils Sanjay se tue au volant d'un petit avion acrobatique. Indira amène donc son autre fils, qui ne veut rien savoir de la politique, dans son parti. Ce népotisme est assez mal vu. De plus, elle est très impliquée dans l'escalade de tension entre les séparatistes Sikhs et son gouvernement.
En 1982, Indira Gandhi, Ministre de la Justice, ordonne à l'armée un raid dans un temple sacré Sikh, là où des militants armés s'étaient terrés. Ils seront tous massacrés, ainsi que ceux qui y priaient. Bien qu'elle se défende que l'opération était inévitable, ça ne passe pas du tout.
Deux de ses gardes du corps, eux-mêmes sikhs, la prennent au mot et l'assassinent, criblant son corps de 31 balles.
Hier, il y a 33 ans.