La triple victoire sans bavure contre le XV de France avait remis l’Afrique du Sud dans le bain et lui avait donné de la confiance pour la suite des opérations : le Rugby Championship. Le bilan reste mitigé : 2 victoires contre les Pumas, 2 défaites contre les All Blacks et 2 matchs nuls consécutifs contre les Wallabies. Ces matchs contre l’Australie sont souvent équilibrés (illustration parfaite ici) et auraient pu servir de matchs référence pour Allister Coetzee et son staff. On sait ô combien c’est important dans le déroulement d’une tournée que d’avoir des matchs clés, des points de repère, de la confiance, etc… Pour autant, le match du Cap contre les Nouvelle-Zélande (défaite 25-24) tend vers ce type de match. Les Boks ont en fait réalisé leur meilleur match depuis un moment, tout en gardant leur marque de fabrique forte: le défi physique. La défense a été d’une densité assez incroyable, le pack a été excellent dans les fondamentaux, les 3/4 ont été réalistes en attaque. Cela peut donner l’espoir d’une « solution » pour Coetzee après le cinglant 57-0.
Mais les Boks n’ont toujours pas réglé le chantier du plan de jeu et de l’ouverture vers un rugby plus attaquant, plus moderne en soit. En effet, il est parfois compliqué de hisser l’Afrique du Sud au rang des meilleurs nations actuelles (Nouvelle-Zélande, Angleterre, Irlande) tant elle cherche encore une identité de jeu. Bien qu’Allister Coetzee ne soit ni Jack White ni Peter De Villiers, le jeu produit par les Boks est toujours moins porté sur l’offensive que les autres équipes du Rugby Championship. Les Boks marquent des essais mais souvent de moins grande allure que ceux des Wallabies par exemple. Leur défense est souvent bonne, parfois intraitable. Leurs fondamentaux sont bons. Même leurs contres sont parfois excellents. Mais l’Afrique du Sud manque de plan de jeu défini et appliqué. La tournée de novembre est l’occasion d’enclencher du jeu, contre des adversaires de même niveau ou moins bons.
Malcolm Marx
Pour ce qui est des joueurs, le tournoi a plutôt permis de confirmer les attentes du staff sur plusieurs postes. Les Boks semblent enfin avoir trouvé leur paire de centre avec l’association Serfontein – Kriel (même si le départ de Serfontein pour Montpellier n’offre pas toutes les garanties futures). Grand chantier depuis les retraites de De Villiers et Fourie, la paire de centre des Boks se doit d’être agressive, juste techniquement sans être ultra créative pour autant, ce n’est pas forcément ce qui est cherché. Serfontein et Kriel y répondent plutôt bien et Serfontein s’est avéré être un excellent ball runner pendant le tournoi. A l’ouverture, Elton Jantjies n’a pas encore confirmé mais il fait le boulot correctement. Il y a peu de choses à revoir dans le pack pour le coup. Au final, il faut surtout du temps pour que les joueurs s’habituent à évoluer ensemble : l’Afrique du Sud est une équipe jeune, avec seulement deux joueurs à plus de 50 sélections (Etzebeth et Mtawira).
Le joueur à suivre : Malcom Marx
Malcom Marx est le joueur qui a vraiment explosé cette saison avec les Boks comme avec les Lions en Super Rugby. C’est le principal joueur qui amène du dynamisme balle en main dans le pack. Il est très mobile autour des rucks et fait partie de ces talonneurs jouant comme des n°8 dans le jeu courant. Et il ajoute à ça une détermination et une puissance au combat que tout avant sud-af qui se respecte possède. Marx est en train de devenir la référence mondiale à ce poste. La digne succession de Bismarck du Plessis est prise.
Le programme
Le programme détaillé et les statistiques des Springboks sur la saison 2017 sont à retrouver sur le site.
Notre pronostic : 2 victoires, 2 défaites
Les quatre oppositions sont à la hauteur des Springboks. Mais ces tests devraient accoucher de rencontres équilibrées, pas forcément spectaculaires pour autant. L’Afrique du Sud cherche des confirmations sur son rugby, ses joueurs et son jeu et il est clair que ce type de matchs nous montrera bien la place du rugby sud-af dans le monde. Le match le plus compliqué est très clairement le premier contre l’Irlande. Les succès de la France et du Pays de Galles, sur leur terrain, sont envisageables. Les Boks sont favoris des autres tests mais ceux ci restent périlleux, surtout si l’on prend en compte la fatigue accumulée. Ces tournées restent éreintantes, principalement du fait des nombreux déplacements.
Le groupe
Talonneurs: Malcolm Marx (Lions) – Mbongeni “Bongi” Mbonambi (Stormers) – Mahlatse “Chiliboy” Ralepelle (Sharks)
Piliers: Ruan Dreyer (Lions) – Steven Kitshoff (Stormers) – Wilco Louw (Stormers) – Tendai “Beast” Mtawarira (Sharks) – Trevor Nyakane (Bulls) – Coenie Oosthuizen (Sharks)
2e Ligne: Ruan Botha (Sharks) (remplace Jean Luc du Preez) – Lodewyk “Lood” De Jager (Bulls) – Pieter Steph du Toit (Stormers) – Eben Etzebeth (Stormers) – Franco Mostert (Lions / Ricoh Black Rams, JPN)
3e Ligne: Uzair Cassiem (Cheetahs) – Daniel du Preez (Sharks) – Jean Luc du Preez (Sharks) (blessé – remplacé par Ruan Botha) – Siyamthanda “Siya” Kolisi (Stormers) – Francois Louw (Bath Rugby, ENG) – Teboho “Oupa” Mohoje (Cheetahs)
Demis de Mêlée: Ross Cronjé (Cheetahs) – Rudy Paige (Bulls) – Louis Schreuder (Sharks)
Demis d’Ouverture: Curwin Bosch (Sharks) – Elton Jantjies (Lions / NTT Shining Arcs, JPN) – Handré Pollard (Bulls)
Centres: Lukhanyo Am (Sharks) – Damian de Allende (Stormers) – Jesse Kriel (Bulls) – Francois Venter (Cheetahs)
Ailiers: Dillyn Leyds (Stormers) – Raymond Rhule (Stormers) – Courtnall Skosan (Lions)
Arrières: Andries Coetzee (Lions) – Warrick Gelant (Bulls)
Le groupe détaillé est disponible sur le site.